Il demeure nécessaire d’accompagner cette évolution de la filière santé en renforçant durablement les actions de prévention (qui ne représentent que 2 % des dépenses totales de santé) et en fixant des objectifs de long terme.
Renforcer les politiques de prévention face à deux défis majeurs
En effet, probable écho à la faible part qu’occupent les dépenses liées à la prévention, la France cumule les facteurs de risque par rapport aux autres pays de l’OCDE. Deux champs prioritaires se dégagent : la santé mentale et le bien-vieillir.
La crise liée à le Covid-19 a eu des conséquences majeures sur la santé mentale des Français, mises en lumière par un doublement des troubles dépressifs entre septembre et novembre 2020. Alors même que la psychiatrie constitue le premier poste de dépenses de l’Assurance maladie, les patients demeurent mal diagnostiqués et pris en charge tardivement. Le médecin généraliste représente un interlocuteur de confiance à impliquer davantage pour améliorer le dépistage précoce de troubles psychiques. En effet, 60 % des consultations pour troubles psychiques se font en médecine de premiers recours. Si leur formation pour prendre en charge ces patients reste encore incomplète, des mesures doivent être engagées pour promouvoir leur implication en santé mentale.
Concernant le bien-vieillir, la France connaît depuis une trentaine d'années une forte accélération du vieillissement de sa population : 20 % de la population française a plus de 65 ans et près de 70 % des plus de 85 ans souffrent d’au moins une maladie chronique. Si l’espérance de vie en bonne santé est en hausse dans la dernière décennie, tous les seniors ne sont pas égaux face à la perte d’autonomie et l’espérance de vie à la naissance sans incapacités reste inférieure en France à la moyenne européenne. Afin de promouvoir le "vieillissement actif", notre système de santé doit s’adapter pour mieux répondre aux besoins des seniors, en encourageant le développement de dispositifs de maintien en autonomie et de politiques de prévention ciblées.
Co-écrit avec Laure Mourgue d’Algue, Assistante chargée d’études.
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