Motivé par la crainte d’une hausse soudaine des prix de l’énergie, un investissement conséquent dans les énergies renouvelables serait pourtant le choix le moins coûteux et le plus prudent pour le développement et la sécurité de l'approvisionnement énergétique futur de l’Inde. De fait, si l’Inde persiste dans cette approche opportuniste et court-termiste, le deuxième géant asiatique sera perdant à long terme.
Japon : nucléaire et gaz naturel liquéfié
Le Japon, faisant partie de l'alliance occidentale avec les États-Unis et l'Europe, a appliqué des sanctions contre la Russie. Compte tenu de sa dépendance à l'égard du pétrole et du gaz russes, le Japon est aujourd'hui confronté à des inquiétudes croissantes quant à la fiabilité future des importations énergétiques venues de Russie. De grandes entreprises japonaises comme Mitsui ont refusé de quitter le marché russe, notamment pour des raisons de sécurité énergétique. Les débats politiques sur l'importance de la sécurité de l’approvisionnement énergétique ne sont pas nouveaux dans le pays. Toutefois, la crise géopolitique actuelle provoque de réels débats sur la stratégie à adopter. Dans l’immédiat, le Japon se concentre sur deux axes de réflexion. Le premier consiste à chercher à négocier de nouveaux contrats et à diversifier les fournisseurs autant que possible, notamment en ce qui concerne le gaz. Le second axe porte sur le regain d’intérêt porté à l’énergie nucléaire, qui avait cessé d’être exploitée par le Japon suite à l’incident de Fukushima Daiichi. Depuis 2011, la question nucléaire est un sujet politique à forte charge émotionnelle au pays du soleil levant. On peut toutefois noter une inflexion récente de l’opinion publique sur cette question, qui permet au gouvernement japonais de disposer d’une plus grande marge de manœuvre pour accélérer le redémarrage de ses centrales nucléaires restantes. Cette aventure représente toutefois un réel défi technique. Dans le même temps, le Japon compte continuer à investir dans les énergies renouvelables. De ce fait, le nouveau débat japonais sur la sécurité de l’approvisionnement énergétique semble plus compatible avec une plus grande ambition climatique, contrairement à d’autres pays. La principale différence avec les autres pays vient de ce que le Japon dispose de capacités nucléaires déjà existantes qu’il peut mobiliser dans les années à venir, alors que la plupart des pays n’ont pas cette capacité.
L’Europe et le pétrole Américain
L’Europe est la région devant faire face au défi le plus important en matière de sécurité de l’approvisionnement énergétique suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Sa dépendance aux ressources énergétiques russes est incomparable aux autres régions du monde. De ce fait, et malgré les sanctions sans précédent imposées à l’économie russe, l’Union européenne n’a pas trouvé d’accord au sujet d’un embargo sur les importations énergétiques russes, à l’exception très récente du charbon dont l’impact sur la Russie sera modeste. Le projet ambitieux rédigé par la Commission européenne prévoit certes d’exclure le gaz russe de l’approvisionnement européen, la mère des toutes les sanctions contre la Russie, mais pas avant 2027. Ce plan prévoit également de réduire de 66 % les importations de gaz russe d’ici l’année prochaine. Pour atteindre cet objectif, la première réponse apportée par l’UE à l’urgence en termes de sécurité de l’approvisionnement énergétique a été de proposer une diversification de l’utilisation des combustibles fossiles et de faire en sorte que les Etats membres puissent faire des achats groupés entre eux pour réduire les coûts d’achat.
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