À terme, la réduction des émissions de CO2 dans l’UE signifie la fin du "business model" russe, explique la FAZ. Afin de libérer des capacités supplémentaires d'exportation de gaz en direction de l'UE, Igor Setchine, président de Rosneft, a proposé, lors d’une réunion avec le Président russe, le 6 octobre, de convertir au pétrole des centrales électriques russes, fonctionnant au gaz. Ce proche de Poutine a réitéré sa proposition de rejoindre le marché spot du gaz, qui permettrait d'exporter 10 milliards de m3 chaque année, acheminés par Nord Stream 2, "projet pilote", qui ouvrirait une brèche dans le monopole d'exportation de Gazprom et aurait aussi pour avantage de satisfaire aux règles européennes du "troisième paquet énergie", qui oblige à distinguer fournisseurs et distributeurs d'énergie. Son retour, le 13 octobre, sur le marché spot de Saint Pétersbourg montre que Gazprom a retrouvé des capacités d'exportation et la fin des opérations de remplissage des réservoirs russes, prévue le 1er novembre, pourrait détendre le marché, estime Kommersant.
Les autorités russes ne nient plus l’impératif écologique
Le Kremlin prend conscience des enjeux, écologiques et géopolitiques, de la transition énergétique qui, analyse Marco Siddi dans une note pour le club Valdaï, va réduire le pouvoir des producteurs d'énergies fossiles. De plus en plus, la nouvelle géopolitique de l'énergie va être déterminée par l'accès aux nouvelles technologies, aux terres rares, par le transport de l'énergie et les capacités de stockage, domaines dans lesquels la Russie est bien placée, puisqu'elle peut exploiter ses réserves de cobalt et de lithium, produire de l'hydrogène gris et vert, autant d'atouts qui permettent aussi d'envisager une coopération avec l'UE. Dans le cadre du forum énergétique, le 13 octobre dernier, le Président russe a indiqué que son pays s’efforcerait d’atteindre à l'horizon 2060 la neutralité carbone. Pendant des années, les dirigeants russes ont ignoré le changement climatique, c'est l'entourage de Poutine, notamment le premier ministre Michoustine et Guerman Gref, président de la Sberbank, qui, selon Bloomberg l'ont convaincu des risques auxquels est exposée l'économie russe et aussi une ville comme Saint Pétersbourg.
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