La réglementation SFDR, sur la publication d’informations de durabilité dans le secteur des services financiers, aide les investisseurs à orienter leurs décisions selon des considérations environnementales en classant les fonds en trois catégories distinctes (articles 6, 8 et 9 du règlement SFDR), chacune associée à des critères d’investissement plus ou moins contraignants et documentés. Les stratégies d’investissement relevant de l’article 9 ont, par exemple, un objectif d’investissement durable, c’est-à-dire qu'elles endossent un rôle d’acteur proactif de l’ESG, et pas uniquement de promoteur d’ESG comme le sont celles correspondant à l’article 8.
La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), anciennement la NFRD, impose aux entreprises de taille importante une obligation de transparence en matière de pratiques ESG.
Dotée de ces trois outils, l’Union européenne dispose d’une influence conséquente en matière d'allocation des fonds. Néanmoins elle n’est pas la seule, la Chine développant par exemple sa propre taxonomie, dont l'interopérabilité avec la taxonomie européenne fait l’objet de la récente Common Ground Taxonomy développée par la Plate-forme internationale sur la finance durable (IPSF).
Des conditions qui, à ce stade, ne limitent pas les cibles d’investissements
La mise en place de critères exigeants sur la sélection des investissements pourrait laisser craindre des difficultés pour les fonds à identifier des cibles y répondant. Ce risque ne s’est néanmoins pas matérialisé. D’une part, aux nombreuses entreprises natives de l’ESG qui se développent pour répondre aux défis climatiques s’ajoute l’ensemble des entreprises qui souhaitent financer leur transformation. D’autre part, de nombreux projets d’infrastructures vertes - d’énergie renouvelable, d’efficacité énergétique, etc. - nécessitent également des investissements colossaux. L’identification de cibles d’investissement vertueux est néanmoins rendue plus complexe par l’accès limité aux données sur l’impact environnemental des entreprises, ainsi que par le temps de mise en place de feuille de route environnementale claire. Il faut en outre relever que les niveaux de réalisation des entreprises à impact correspondant aux critères des principaux investisseurs dans le non-coté sont aujourd’hui élevés.
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