Déroulement et conclusion des négociations d'adhésion
Viennent ensuite les négociations. Elles sont structurées en 35 "chapitres", qui couvrent chacun un aspect distinct de l'adhésion à l'UE (marché unique, environnement, politique sociale, etc). Plusieurs chapitres peuvent être négociés en même temps. Dans le cadre de l'acquis communautaire, un nouvel État membre de l'UE est contraint à rejoindre l’espace Schengen et la zone euro - bien que ces étapes puissent avoir lieu ultérieurement.
La durée des négociations varie. La Finlande a mis deux ans pour négocier son adhésion. À l'inverse, la Turquie, qui avait demandé à rejoindre l'UE en 1987, a commencé ses négociations d'adhésion avec l’UE en 2004, bien que celles-ci aient été interrompues en 2018. Plusieurs raisons l’expliquent. Certains États membres, comme la France, estiment que l'UE devrait résoudre ses problèmes internes avant de n’accepter de nouveaux membres.
Au sein des institutions européennes, le poids du vote d'un État membre au Conseil dépend de la taille de sa population, bien que cela ne soit pas strictement proportionnel. Ainsi, la question démographique intervient dans le cadre de votes à la majorité qualifiée et peut influencer la constitution de cette dernière. De même, les pays les plus peuplés disposent d'un plus grand nombre de sièges au Parlement européen. Ainsi, l'Ukraine deviendrait le cinquième plus grand pays de l'UE après l'Allemagne, la France, l'Espagne et l'Italie.
Une fois les négociations menées à terme, les deux parties signent l'accord. Elles doivent ensuite le ratifier pour qu'il puisse entrer en vigueur. Pour l'UE, cela signifie un vote à l'unanimité au Conseil et un vote à la majorité au Parlement européen. Depuis le traité de Lisbonne, tous les États membres sont tenus de ratifier l'accord, conformément à leurs exigences constitutionnelles respectives. Aujourd’hui, la plupart des parlements nationaux seraient appelés à voter. La France pourrait même organiser un référendum. Certains parlements régionaux peuvent aussi être appelés à s'exprimer : c'est le cas en Belgique, par exemple.
Considérer l'Ukraine, un message politique fort
La perspective d'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne semble lointaine, mais pour la première fois, elle apparaît plausible. Cela revêt une importance politique considérable.
Des milliers d'Ukrainiens se battent pour l'indépendance, la démocratie libérale et la liberté dans leur pays, mais aussi en Europe. Dans un contexte empli de doute, l’octroi du statut de candidat à l’Ukraine serait une avancée symbolique.
Cet article a été traduit avec l'aide de Cécilia Vidotto Labastie, Gwendoline de Boé et Maxime Cayrou du programme Europe de l'Institut Montaigne.
Copyright : François WALSCHAERTS / AFP
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