En effet, encore aujourd’hui, 59 % des patients estiment qu’il est difficile de choisir un spécialiste ou un généraliste pour une consultation. Pour aider les patients à choisir un établissement de santé en fonction de leurs attentes, il est nécessaire de mesurer et d’évaluer la prise en charge pour une pathologie donnée ainsi que les bonnes pratiques médicales menées par un établissement ou par un professionnel de santé. Les indicateurs de qualité sont des outils pertinents pour remplir cet objectif et rendre accessible aux citoyens français l’information dont ils ont besoin. Pour les soignants, c’est un outil permettant de se comparer, d’interroger leur pratique et donc de s’améliorer, en plus des recommandations médicales actuelles.
Faire le pari de la numérisation et des territoires
Ensuite, il faut engager un effort massif dans la numérisation de notre système de santé. Dans son rapport "E-santé : augmentons la dose !", l’Institut Montaigne préconise de prioriser et d’investir dans les systèmes d’information en santé et le développement de la e-santé, afin d’aligner les montants investis sur ceux des pays les plus avancés. En effet, les gains d’efficience potentiellement réalisables par le déploiement de la e-santé sont massifs : 16 à 22 milliards d’euros pourraient être dégagés chaque année sur 5 axes majeurs que sont la télémédecine, l’automatisation des processus comme la pré-admission ou la logistique, les outils de coordination entre professionnels avec notamment les messageries instantanées et sécurisées, les logiciels d’aide à la décision et à la prescription ou encore les outils de suivi à distance des patients. Investir dans la e-santé, c’est redonner du potentiel de création de valeur aux professionnels mais également aux patients, qui deviennent de plus en plus acteurs de leur santé.
Enfin, les décideurs nationaux doivent faire le pari des territoires en choisissant une approche et un circuit des prises de décisions qui partent des besoins du terrain et s’appuient sur les écosystèmes locaux d’innovation. La crise l’a montré, les collaborations entre les secteurs publics et privés n’auraient pu se mettre en place aussi efficacement et aussi rapidement si les décisions n’avaient pas été prises au niveau local, par des professionnels qui connaissent la réalité du terrain et leurs patients. Cet échelon territorial, c’est aussi la clé pour redonner confiance aux acteurs envers les politiques nationales et vice versa. Nos dirigeants doivent considérer les parties prenantes locales comme des partenaires de confiance. L’exemple de la campagne de vaccination a montré que pour réussir une stratégie nationale d’une telle ampleur, il était essentiel de faire de cette campagne vaccinale une aventure collective où l’ensemble des acteurs et des citoyens devait pouvoir se sentir écouté et impliqué.
Copyright : Thomas SAMSON / AFP
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