Les secondes vagues, telles qu’elles ont été anticipées par la communauté scientifique, risquent d’être suivies par d’autres, comme c’est le cas en Europe.
En ce qui concerne la situation en France, le Comité scientifique avait évoqué quatre scénarios possibles : l’un où la situation serait totalement contrôlée, deux autres où seuls des clusters seraient affectés, et le quatrième où la situation ne serait pas contrôlée. Le scénario qui s’applique à la situation actuelle semble être le quatrième : on ne peut pas estimer que l’épidémie est actuellement sous contrôle, ce qui risque aussi d’être le cas dans d’autres pays européens.
À l’échelle internationale, on observe des réponses en ordre dispersé, il n’y a pas de consensus entre les pays ni sur la gestion des rassemblements, ni sur la gestion des tests, ni sur le port du masque, etc. La dimension culturelle est extrêmement forte et pèse sur la gestion de l’épidémie. Dans certains pays, les mesures appliquées sont respectées par les citoyens, tandis que dans d’autres pays, leur application est moins rigoureuse.
Outre les mesures barrières traditionnelles, la technologie pourrait rendre ces mesures de contact-tracing d’autant plus efficaces : 30 pays dans le monde ont développé des applications à l’instar de l’application StopCovid en France. Mais encore une fois, la dimension culturelle joue un rôle, car les degrés d’adhésion varient : moins de 3 % de la population a téléchargé l'application en France, tandis que 20 % l’ont téléchargé en Allemagne.
Enfin, on manque encore d’informations cruciales pour la communauté médicale, notamment en ce qui concerne l’immunité. Les tests sont un outil essentiel, ils représentent la clé pour lutter contre la pandémie. Avoir accès à des tests rapides, efficaces et faciles, et ce combiné à des mesures d’isolement, permettra de maîtriser les chaînes de transmission.
On manque également, pour l’instant, de connaissances au sujet des conséquences physiques à long terme de la maladie, il y a notamment un risque que des séquelles cardiovasculaires persistent. D’autre part, nous manquons de capacité à comprendre l'évolution de la crise sur un mode exponentiel : nous voyons le danger arriver sans en comprendre les conséquences, ce qui explique pourquoi autant de pays ont tardé à mettre en place des mesures à temps.
Quels sont les scénarios auxquels se préparer pour les mois à venir ?
L’avenir de la pandémie prendra peut-être la forme d’une alternance de vagues successives, de vaguelettes, de pics, une sorte de "marécage" de transmission. Des pays ayant initialement bien maîtrisé l’épidémie pourraient la voir réapparaître plus affirmée, que ce soit pour des motifs explicables (levée de confinement ou reprise d’activités communautaires trop tôt) ou non (dynamique intrinsèque du virus). Il y a en effet une dimension dans cette épidémie foncièrement liée à l’aspect social, plus que médical. C’est un virus social, qui se transmet dans des environnements maintenant bien définis.
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