M. Draghi a également assuré la présidence du G20. Ce rôle, ainsi que sa position ferme sur la Chine et son appel à réduire les dépendances stratégiques, ont fait de lui un interlocuteur européen clé pour le Président Biden.
Enfin, l'Italie de Draghi fait partie des acteurs clés de la définition d'une réponse européenne à la pandémie de Covid-19. De l'achat groupé de vaccins à la mise en place du pass sanitaire européen, son engagement européen est sans faille. Son gouvernement a permis à l'Italie de réduire drastiquement sa dépendance énergétique à Moscou. Avant l'invasion russe de l'Ukraine, l'Italie importait 40 % de son gaz de la Russie. Ce chiffre s'élève aujourd'hui à 25,2 % et l'objectif à horizon fin 2023 est de cesser toute importation du territoire russe. C'est aussi Mario Draghi qui a contribué à convaincre Emmanuel Macron et Olaf Scholz de soutenir la candidature de l'Ukraine à l'adhésion à l'UE.
Enfin, pour répondre aux défis énergétiques, l'Espagne et l'Italie ont fait preuve d'initiatives en proposant d’effectuer des achats groupés de gaz tout en plafonnant les prix. Cette collaboration est particulièrement appréciée par le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, qui, dans une lettre ouverte à Politico explique que son homologue italien a largement contribué à l'obtention de consensus entre les 27 chefs d’État et de gouvernement. Selon lui, "l'Europe a besoin de leaders comme Mario".
Une Italie affaiblie peut déstabiliser l'Europe
Pays fondateur de l’Union, l'Italie a fortement contribué à façonner l'Europe telle que nous la connaissons. Politique étrangère, mesures fiscales, souveraineté industrielle, le poids de l'Italie dans la prise de décisions européennes est considérable. Troisième pays le plus peuplé de l'UE, l’Italie peut compter sur ses 76 députés au Parlement européen et son positionnement central au sein du Conseil, pour toutes les décisions votées à la majorité qualifiée. C’est pourquoi les États membres cherchent souvent à créer des coalitions ou blocs avec elle. Par exemple, la France a souvent pu compter sur l'Italie pour demander plus de flexibilité dans les règles fiscales européennes. C’était d’ailleurs le sujet d'une tribune de Macron et Draghi sur la stratégie macroéconomique et budgétaire de l'Union européenne publiée par le Financial Times.
C’est aussi l'une des plus grandes puissances économiques européennes. Avec un PIB de 2 120 23 milliards d’euros, il s'agit de la troisième économie de la zone euro. Elle représente à elle seule 17 % de la production industrielle de l'UE (deuxième après l’Allemagne). L'économie italienne est en meilleure santé qu’il y a dix ans, et la balance commerciale est excédentaire. Son industrie compétitive la rend moins dépendante des investissements étrangers. De plus, son armée est la deuxième de l'Union européenne. Le pays y investit 1,6 % de son PIB et ce chiffre ne cesse d'augmenter depuis 2015 pour atteindre ses engagements avec l’OTAN (2 % du PIB) dans les années à venir.
Ajouter un commentaire