Face à cette trajectoire, différents candidats se positionnent et prévoient, pour certains, une nouvelle LPM dès 2023. C’est le cas d’Eric Zemmour, qui souhaite atteindre un budget de 70 milliards d’euros pour la défense en 2030. S’il propose également une nouvelle LPM dès 2023, Jean-Luc Mélenchon ne précise néanmoins pas d’objectifs budgétaires.
D’autres, comme Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, s’inscrivent dans la trajectoire prévue et entendent poursuivre l’augmentation de l’effort de défense au-delà de 2025, à hauteur de 3 milliards d’euros supplémentaires par an (comme prévu à partir de 2023) pour le Président sortant et pour atteindre 65 milliards d’euros en 2030 pour la candidate des Républicains. Marine Le Pen souhaite également poursuivre l’augmentation du budget, afin de le porter à 55 milliards d’euros par an à compter de 2027, hors pensions et opérations.
La candidate socialiste, Anne Hidalgo, prévoit également une augmentation du budget alloué à la défense, mais sans préciser d’objectif particulier. Enfin, s’il souhaite maintenir la trajectoire prévue par la LPM, Yannick Jadot entend toutefois réorienter le budget prévu pour placer les enjeux de transition écologique au cœur de l’effort.
Agir sur les trois leviers : humain, industriel et technologique
Les candidats s’accordent ainsi sur la nécessité d’adapter le budget militaire au durcissement du contexte géostratégique. Celui-ci est particulièrement marqué depuis la fin du mois de février par la guerre en Ukraine. Si la France ne fait pas partie des co-belligérants, le retour d’un conflit de haute intensité au cœur de l’Europe - auquel la plupart des observateurs français ne voulaient pas croire avant l’invasion russe du 24 février - s’accompagne du retour de la possibilité d’un tel conflit dans lequel la France serait engagée. C’est pour se préparer à une telle éventualité qu’a été rendu public le 17 février un rapport préparé par la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale. Il appelle à une hausse continue de l’effort de défense pour pallier les écueils de notre appareil militaire et indique que la préparation de nos Armées passe, au-delà de l’enjeu budgétaire, par les leviers humain, industriel et technologique.
Sur le premier levier, le Président sortant propose de doubler le nombre de réservistes d’ici à 2027, alors que les effectifs de la réserve opérationnelle sont en hausse constante depuis le début de son quinquennat (36 312 en 2017, 38 529 en 2018, 41 047 en 2019) grâce notamment à plusieurs mesures visant à en renforcer l’attractivité. Il souhaite également généraliser le Service national universel (SNU) - certes non militaire -, mis en place depuis 2019 pour les jeunes entre 15 et 17 ans. Jean-Luc Mélenchon propose quant à lui de supprimer le SNU au profit d’une conscription citoyenne obligatoire de neuf mois, afin de "redonner à la Nation la souveraineté de son outil de défense", et renforcer le lien armée-nation. Marine Le Pen souhaite enfin augmenter les effectifs de chacune des trois armées - sans préciser de chiffres -, ainsi qu’améliorer la formation et les entraînements à la haute intensité.
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