À l'heure de Trump et du Brexit, tout a changé au niveau du contexte international, mais rien n'a changé dans la perception allemande de sa sécurité. Il suffit pour s'en convaincre de lire Sigmar Gabriel, l'ancien ministre SPD des Affaires étrangères d'Angela Merkel, ou d'écouter Joschka Fisher. Il n'existe pas pour eux d'alternative à l'Otan en matière de sécurité. Le projet d'armée européenne peut être un complément utile, mais certainement pas un produit de substitution. Et l'Allemagne ne doit rien faire qui puisse, directement ou indirectement, encourager l'Amérique à se retirer d'Europe.
Dépenser plus, sans doute beaucoup plus en matière de défense, c'est déjà apporter des réponses à l'état piteux dans certains domaines de l'armée allemande. C'est aussi démontrer à Washington les efforts et la bonne volonté de Berlin. De fait, aujourd'hui comme hier, il y a plus que des nuances entre les approches de Paris et de Berlin en matière de sécurité et de défense. Mettre l'accent, comme le fait l'Allemagne, sur l'importance et même le caractère incontournable de l'Otan ne correspond pas seulement à un principe de réalité. Il n'existe pas, tout simplement, ou pas encore, d'autre alternative sérieuse.
Ne pas oublier son histoire
Mais c'est aussi, pour Berlin, s'abriter derrière "une évidence" qui permet à l'Allemagne de ne pas se mettre en première ligne et de continuer à garder ainsi un profil bas. Paris et Berlin sont - avec des styles et des accents différents - fondamentalement d'accord sur la question du Brexit. Il ne faut pas surestimer le jeu de rôle auquel Paris et Berlin viennent de se livrer à Bruxelles sur le calendrier du "répit" accordé à Londres. La France comme l'Allemagne considèrent que dans l'après-Brexit il faudra tout faire pour maintenir la relation en matière de défense la plus étroite possible avec cet acteur incontournable pour l'Europe, et pas seulement pour l'Union européenne, qu'est sur ces questions la Grande-Bretagne.
Retour en force de la Wehrmacht ?
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