Une chose est claire : le sens de l’histoire, pour les spécialistes, est celui d’une stabilisation de la population mondiale au cours de la seconde moitié du siècle. Pour The Lancet, le « pic » interviendra dès 2064 (9,73 milliards). Pour l’ONU, ce ne sera pas avant 2086 (10,4 milliards).
Autre tendance confirmée par les derniers travaux des démographes : la décroissance de la population de pays de plus en plus nombreux. D’après l’étude du Lancet, pas moins de 23 d’entre eux, soit un peu plus de 10 % des pays du monde, perdront plus de la moitié de leur population actuelle d’ici 2100. Ils sont situés en Asie du nord-est, en Europe du sud, mais surtout en Europe centrale et orientale. Prise dans son ensemble, l’Europe ne croit plus, depuis le milieu des années 2010, que par l’immigration et seuls quelques pays, dont la France et le Royaume-Uni, ont encore un “accroissement naturel” vigoureux. Mais la crise démographique des pays de l’Est du continent prend des proportions de plus en plus désastreuses. Pour rappel, les pays concernés vivent ce que nous avons appelé une « triple peine démographique » : baisse de la natalité (taux de fécondité inférieur à 1,5 depuis plus de vingt ans), hausse de la mortalité, et surtout accroissement de l’émigration, qui est responsable d’au moins la moitié, et parfois de près des trois-quarts de la baisse démographique. La Géorgie, la Lettonie, la Lituanie et la Bosnie-Herzégovine ont déjà perdu plus de 20% de leur population depuis leur indépendance.
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