L’incitation au covoiturage, mode de transport jusqu’ici sous-exploité (selon le sondage réalisé par l’Institut Montaigne en juin 2017, seuls 6 % des Français l’utilisaient quotidiennement), demeure au coeur de la loi. A travers un "forfait mobilité" de 400 euros exonéré de charges sociales et d’impôt sur le revenu, le gouvernement espère ainsi convaincre une part des salariés à abandonner leur voiture individuelle.
Proposition n° 5 : Mettre en œuvre des mécanismes incitatifs (plutôt que des restrictions de circulation) pour réguler le trafic et la pollution dans les zones urbaines les plus denses, de manière efficace et équitable.
Etudier pour mieux s’adapter
Un chapitre entier de la loi est consacré au numérique dans les mobilités, et à l’ouverture des données de mobilité. Il faut dire que ce champ est aujourd’hui aussi prometteur qu’inexploité. La future loi demandera "aux autorités organisatrices de transport, aux autorités organisatrices de la mobilité, aux entreprises de transport, aux gestionnaires d’infrastructures et aux fournisseurs de services de transport à la demande" à transmettre leurs données statiques et dynamiques, "qu’elles soient ou non des informations publiques".
Seules la collecte et l’utilisation collective des données permettra d’en maximiser les bénéfices communs : ce constat, dressé par l’Institut Montaigne dans son rapport de juin 2017, demeure plus que jamais d’actualité.
Proposition n° 3 : Développer la collecte et l’utilisation collective des données issues des calculateurs de bord pour en maximiser les bénéfices communs : pour ce faire, définir au niveau européen les données d’intérêt général de la mobilité et en fixer des règles d’accès, de partage, et d’exploitation permettant de stimuler l’innovation tout en en garantissant la sécurité et la confidentialité.
Par ailleurs, seule l’utilisation intelligente des données récoltées permettra de "réduire les fractures territoriales et sociales", l’un des objectifs de cette LOM. Les offres de mobilité sont aujourd’hui trop rigides, et ne prennent pas suffisamment en compte les disparités de demande selon les territoires. Repenser l’offre de transport public permettrait à la fois d’offrir des solutions de mobilité plus adaptées aux citoyens, et de rationaliser les moyens engagés à cette fin. Cela passera ainsi par la création de solutions de mobilités en zones peu denses comme le rappelait l’Institut Montaigne dans sa proposition n°1.
Proposition n° 1 : Susciter le développement, par les acteurs publics et privés de la mobilité, de solutions intelligentes et intermodales de transports permettant d’ajuster en temps réel l’offre à la demande ("VTC collectif" en zone peu dense notamment)
Expérimenter pour rester dans la course
Dans son chapitre "Encourager les innovations en matière de mobilité", la loi d’orientation des mobilités vise à permettre la circulation sur la voie publique de "véhicules terrestres à moteur dont les fonctions de conduite sont, dans un domaine d’emploi prédéfini, délégués à un système de conduite automatisé", ou véhicule autonome. Cet encouragement fait suite à l’amendement de l’article 38 de la Constitution (ordonnance du 3 août 2016), qui avait autorisé le gouvernement à prendre par ordonnance toute mesure relevant du domaine de la loi et allant dans le sens d’une expérimentation plus forte du véhicule autonome.
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