Impuissance généralisée
Dans ce contexte de désordre et d'impuissance généralisée, le Moyen-Orient est, de plus en plus, seul face à lui-même et à ses responsabilités. Il lui sera plus difficile de continuer à blâmer les autres pour ses échecs et ses contradictions.
Le Moyen-Orient est sans doute la seule partie du monde qui connaisse, tout à la fois, un processus d'élargissement géographique, de régression politique- à l'exception de "confettis d'espoir" comme le Qatar - et, plus encore, de fragmentation territoriale.
Pièce rapportée
Stricto sensu, l'Afghanistan n'est géographiquement pas au Moyen-Orient, mais son histoire récente en fait une pièce rapportée. L'accord de paix signé à Doha il y a quelques jours entre les États-Unis et les Talibans est-il un pas dans la bonne direction ? Ou bien restera-t-il aux yeux de l'Histoire comme une simple trêve, analogue à celle obtenue au Vietnam avec les accords de Paris de 1973 ? Une trêve recherchée pour les mêmes causes - faciliter la réélection du président américain (Nixon hier, Trump aujourd'hui) - et produisant les mêmes résultats : l'effondrement rapide des régimes en place de Saïgon à Kaboul ? On peut s'en inquiéter, d'autant plus que les talibans n'ont rien perdu de leur rigidité religieuse et culturelle, et que l'Afghanistan contrairement au Vietnam ne sera pas poussé vers le haut, économiquement, par le contexte régional asiatique, mais tiré vers le bas par les risques régionaux d'extension du domaine du chaos.
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