En ce qui concerne les autres postes, Charles Michel se situe, à la présidence du Conseil de l'Union, dans une continuité rassurante avec ses prédécesseurs. L'ex-Premier ministre belge est par ailleurs sympathique et saura présenter un visage chaleureux à l'Europe. Mais il ne constitue pas le "saut qualitatif" dont rêvaient certains, qui voyaient en Angela Merkel l'autorité morale et la "sagesse" dont l'Union avait symboliquement besoin.
Comme haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, l'Espagnol Josep Borrell, qui fut ministre des Affaires étrangères de son pays, réunit de nombreuses qualités qui seront utiles à l'Union, de l'expérience à la fermeté. Enfin, à la présidence du Parlement, l'élection de David Sassoli, un eurodéputé italien social-démocrate, est bienvenue. Il incarnera l'autre visage de l'Italie.
La banalité de l'inculture et du mépris
Le jour de l'ouverture de la première session du nouveau Parlement, les députés britanniques du parti du Brexit de Nigel Farage se sont livrés à une provocation particulièrement "régressive". Ils ont délibérément tourné le dos lorsqu'ont retenti les premières notes de l'hymne européen, l'"Ode à la joie" de Beethoven. Des députés du Rassemblement national ont, eux, choisi de rester assis.
C'est précisément parce que se développe, au sein de l'Union européenne, cette forme de "banalité de l'inculture et du mépris" que le choix de "l'équipe d'Europe" est essentiel. Sur ce plan, l'élève Europe - après être passé tout près de la catastrophe - a fait des efforts louables. Mais pourra-t-il mieux faire encore, avec les "professeurs" qu'il s'est donnés ?
Avec l'aimable autorisation des Echos (publié le 05/07/2019)
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