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07/06/2022

Les voix des territoires : comprendre le vote des extrêmes

Les voix des territoires : comprendre le vote des extrêmes
 Lisa Thomas-Darbois
Auteur
Directrice adjointe des études France et Experte Résidente

Ce billet s’attache à décrypter les tendances électorales à l’œuvre dans les régions qui ont donné plus de voix à Marine Le Pen ou à Jean-Luc Mélenchon qu’au président-candidat lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2022. Ce premier tour a en effet été marqué par la progression de ces deux candidats, qui gagnent chacun près de 2 points dans les suffrages exprimés au niveau national. Ainsi, Marine Le Pen s’impose au premier tour dans cinq des douze régions examinées et Jean-Luc Mélenchon dans l’une d’entre elles.

Les candidats des extrêmes ont parfois devancé Emmanuel Macron lors du 1er voire 2e tour de l’élection présidentielle 2022

Le vote des cinq régions qui placent Marine Le Pen en tête au premier tour - à savoir la région Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté, les Hauts-de-France, la Région Sud et l’Occitanie - apparaît comme un vote de confirmation des tendances du premier tour de 2017 : Marine Le Pen avait déjà devancé les autres candidats dans chacune de ces régions il y a cinq ans. Les scores de Marine Le Pen progressent dans chacune des régions en question à part dans la Région Sud. La légère baisse du score de Marine Le Pen chez les électeurs de la Région Sud peut probablement s’expliquer par la candidature d’Éric Zemmour, dont le programme se rapproche de celui de Marine Le Pen sur de nombreux points. Dans les Hauts-de-France, Marine Le Pen bat son record de 2017, en obtenant 2 points de plus avec 33,3 % des voix contre 31 % deux ans plus tôt. En parallèle de cette progression de la candidate nationaliste, le président sortant gagne des points de pourcentage au premier tour dans chacune des six régions entre 2017 et 2022. Dans la région Grand-Est, Emmanuel Macron gagne ainsi 6,5 points de pourcentage par rapport à 2017.

Deux des régions qui placent Marine Le Pen en tête au premier tour des présidentielles sont les Hauts-de-France (52,1 %) et la Région Sud (50,5 %).

Deux des régions qui placent Marine Le Pen en tête au premier tour des présidentielles confirment cette tendance au second tour en préférant Marine Le Pen à Emmanuel Macron, à savoir les Hauts-de-France (52,1 %) et la Région Sud (50,5 %). À l’inverse, les régions Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté continuent d’octroyer la majorité de leurs suffrages à Emmanuel Macron au second tour. Chacune de ces régions place Emmanuel Macron en tête au second tour, avec 52 à 53 % des voix.

L’Île-de-France et l’Occitanie se démarquent clairement. Ces régions sont les seules où les progressions d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen entre le premier tour de 2017 et le premier tour de 2022 sont très peu marquées. Les habitants des deux régions continuent de se prononcer majoritairement en faveur d’Emmanuel Macron au second tour, à 73 % en Île-de-France et à 54 % en Occitanie. La région de la capitale est la seule à avoir placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour. Marine Le Pen y obtient ses scores les moins élevés du pays au premier (près de 13  %) comme au second tour de l’élection d’avril 2022 (près de 27 %).

Un vote extrême qui traduit des caractéristiques communes entre les régions

Les régions Hauts-de-France, Occitanie et Sud sont parmi les premières qui déclarent avoir le sentiment de vivre dans une société injuste. Le sentiment que ce qui divise les Français est plus fort que ce qui les rassemble est, de même, un peu plus fort dans ces régions que dans les autres. Il est ainsi particulièrement présent en Région Sud (71 %), en Occitanie (70 %), en Bourgogne-Franche-Comté (68 %), et dans la région Grand-Est (66 %). Par ailleurs, un autre exemple qui démarque ces régions concerne les enjeux liés au Covid-19 : leurs habitants semblent un peu moins favorables à la vaccination et au pass sanitaire que la moyenne nationale. A cet égard, les régions Sud (37 %) et Occitanie (35 %) sont celles où le pourcentage de personnes vaccinées par contrainte est le plus élevé. Le pourcentage de répondants défavorables au pass sanitaire est assez nettement supérieur à la moyenne, sauf dans les Hauts-de-France et en Île-de-France. Il atteint 44 % en Occitanie et dans la Région Sud, 38 % en Bourgogne-Franche-Comté et 37 % dans le Grand-Est. Concernant la répartition des répondants entre les différentes catégories de Français, l’Île-de-France se distingue par son taux plus élevé d’Affranchis que la moyenne (27 %). Les habitants des régions qui ont placé Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen en tête sont surtout plus nombreux que la moyenne à appartenir à la catégorie des assignés. Les Hauts-de-France sont la région où cette catégorie de la population représente la part la plus élevée, avec 27 % des répondants. Les régions Occitanie (26 %) et Île-de-France (25 %) sont également légèrement au-dessus de la moyenne. La région Sud, la Bourgogne-Franche-Comté et la région Grand-Est obtiennent des valeurs en dessous de la moyenne nationale, mais obtiennent des valeurs élevées relativement à de nombreuses autres régions pour les deux premières.

D’autres facteurs explicatifs peuvent se trouver dans la plus faible progression du sentiment de bonheur partagé par les habitants des régions en question. Ainsi, les régions qui votent tout particulièrement pour Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon sont bien moins classées en matière de prédominance du sentiment de bonheur auprès de ses habitants, que dans les autres régions de France.

En matière de pouvoir d’achat, certaines tendances semblent aussi se dessiner. L’Île-de-France s’en sort nettement mieux que la moyenne : en 2021, 70 % de ses habitants estiment avoir la possibilité de bien vivre jusqu’à la fin du mois sans se restreindre. Les habitants de Bourgogne-Franche-Comté, de la Région Sud et des Hauts-de-France se situent en revanche à l’autre extrémité du spectre. Entre 59 et 60 % des habitants de ces régions ont le sentiment de ne pas s’en sortir financièrement - ce qui les place aux dernières places nationales sur cette question.

En matière de pouvoir d’achat, l’Île-de-France s’en sort nettement mieux que la moyenne.

Protection de l’environnement et vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon : un lien pas toujours évident

De manière surprenante enfin, l’Île-de-France est la région où le sentiment que notre modèle économique n’est pas compatible avec la protection de l’environnement est le moins fort, alors que Jean-Luc Mélenchon y arrive en tête et obtient un de ses scores les plus élevés. Ce sentiment est à l’inverse plus fort dans la région Sud. 67 % des habitants déclarent avoir le sentiment que notre modèle économique n’est pas compatible avec la protection de l’environnement, soit 5 points au-dessus de la moyenne nationale. Jean-Luc Mélenchon y obtient pourtant un score deux points en-dessous du reste de la France.

Quel impact pour les législatives ?

Afin de gagner des sièges dans les régions qui mettent en tête des candidats extrêmes, le Rassemblement national et la NUPES pourraient ainsi décider de mettre en avant les parties de leurs programmes qui font le plus écho aux préoccupations des habitants des régions qui placent en tête Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, comme le pouvoir d’achat ou la justice sociale.

Pour le Rassemblement national, des mesures telles que la revalorisation des salaires des enseignants ou encore la diminution de 20 à 5,5 % de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les carburants, l’électricité, le gaz et le fioul domestique pourraient attirer les votes des électeurs préoccupés par leur pouvoir d’achat. Concernant la justice sociale, le programme du Rassemblement national met en avant la retraite entre 60 et 62 ans selon l’âge de début de carrière. Sans que cela ne constitue un argument programmatique, le rappel de la gestion de la crise sanitaire par l’exécutif, considérée comme mauvaise par les Occitans et les habitants de la Région Sud, pourrait de même profiter aux candidats du Rassemblement national dans ces régions.

Du côté de la NUPES, la revalorisation du SMIC à 1 500€ net (plus généreuse qu’annoncée par Jean-Luc Mélenchon pour la campagne présidentielle), le blocage des prix des produits de première nécessité ou encore la revalorisation des aides pour le logement pourraient susciter l’intérêt d’électeurs sensibles à la question du pouvoir d’achat. Le rétablissement de 14 tranches plus progressives pour l’impôt sur le revenu et la retraite à 60 ans pourraient quant à eux faire écho aux aspirations à plus de justice sociale d’une partie de l’électorat.

Analyse par région

 

Aux élections présidentielles de 2017 et 2022, la région Bourgogne Franche-Comté a majoritairement voté pour Marine Le Pen au premier tour. Ce choix s’est relativement renforcé puisqu’elle s’impose avec 27,4 % des voix en 2022 contre 25,1 % des voix en 2017 avec toutefois un écart amoindri avec Emmanuel Macron, écart de près d’un point en 2022 contre 3,2 points en 2017. L’électorat de Jean-Luc Mélenchon progresse légèrement, avec 17,9 % des voix en 2017 contre 18,6 % des suffrages exprimés en 2022.

En 2017, au second tour, Emmanuel Macron sort vainqueur avec 60,5 % des voix contre 39,5 % pour Marine Le Pen. Cette large avance est toutefois nettement moins marquée cinq ans plus tard, à 52,9 % contre 47,1 % des suffrages exprimés pour Marine Le Pen lors de l’élection de 2022.

 

Les habitants de Bourgogne-Franche-Comté :

  • ont un fort sentiment que ce qui divise les Français est plus fort que ce qui les unit (68 %, contre 65 % au niveau national ; 3ème valeur la plus forte) ;
  • ont toutefois un fort sentiment qu’il fait bon vivre sur leur territoire en 2021 pour 69 % des Bourguignons et des Francs-Comtois (66 % au niveau national) ;
  • ont également une plus forte conscience écologique : 76 % considèrent être dans l’obligation de changer leurs habitudes face aux défis environnementaux. Il s’agit de la deuxième valeur la plus élevée des régions du baromètre.

La région Bourgogne-Franche-Comté fait preuve d’une profonde division, comme le montrent les résultats très serrés des premiers et seconds tours des deux élections présidentielles. Cette division met face à face Marine Le Pen qui l’emporte au premier tour en 2017 et en 2022 et Emmanuel Macron qui l’emporte systématiquement au second tour. La région semble scindée entre un vote extrême grandissant mais qui peine à se concrétiser et le vote résigné mais peu enthousiaste de la majorité présidentielle.

Le succès de Marine Le Pen pourrait s’expliquer sous différents angles. La région est l’une de celles où la part des Français “enracinés” est l’une des plus fortes, la deuxième au classement national, car cela concerne 35 % des Bourguignons et Francs-Comtois, soit plus d’un tiers de la population. L’attachement au territoire qui les caractérise est l’une des valeurs essentielles du Rassemblement national.

De plus, le fort pessimisme concernant l’avenir de la France partagé par 72 % des habitants, deuxième score national en 2018, dit la désillusion voire la colère des Bourguignons et des Francs-Comtois vis-à-vis du Gouvernement. Ce fort pessimisme laisse entrevoir une volonté de changement. Marine Le Pen incarne cet anti-système qui propose une toute nouvelle direction.

Ce manque de confiance pour la classe dirigeante s’est notamment exprimé au moment du Covid : la Bourgogne-Franche-Comté est la deuxième région la plus défavorable au pass sanitaire et un tiers de sa population déclare s’être fait vacciner par contrainte.

Enfin, les Bourguignons et Francs-Comtois font partie des Français qui croient le plus que ce qui divise les Français est plus fort que ce qui les réunit (68 % en 2021), ce qui est l’un des leviers électoraux les plus forts du parti d’extrême-droite. Cette défiance mêlée à un net repli territorial explique donc l’ascension de Marine Le Pen dans la région.

Cependant, il serait simpliste de croire que la victoire du Rassemblement national en Bourgogne-Franche-Comté ne serait qu’une question de temps. La division électorale est réelle et certains éléments sont susceptibles d’indiquer que l’électorat d’Emmanuel Macron est profondément ancré sur ce territoire.

En effet, malgré tout, la région Bourgogne-Franche-Comté est une région où il fait bon vivre : le niveau de bonheur progresse (de 74 % à 79 % entre 2018 et 2021) tout comme le sentiment qu’il y fait bon vivre (de 67 % en 2018 à 69 % en 2021, soit 3 points de plus que la moyenne nationale) et le sentiment de vivre dans une société injuste est en chute libre puisqu’il baisse de 15 points entre 2018 et 2021 (de 82 % à 67 %). Un réel sentiment de satisfaction se dégage donc au sortir du quinquennat.

Ce sentiment de progression est complété et nourri par des éléments plus tangibles comme la nette augmentation du nombre de ménages qui considèrent qu’ils peuvent bien vivre jusqu’à la fin du mois sans se restreindre : il passe de 53 % à 60 % soit une hausse de 7 points en 3 ans. Cela se traduit concrètement par une baisse importante d’une nombre de Français “sur le fil” : ils étaient 32 % en 2018, ils ne sont plus que 24 % en 2021.

Enfin, la progression et la solidité de la base électorale de Jean-Luc Mélenchon permet de nuancer cette division et achève d’expliquer les contrastes du vote de la région. La force de cet électorat pourrait s’expliquer notamment par la forte conscience écologique des Bourguignons et Francs-Comtois qui, à 76 % - 2 points au-dessus de la moyenne nationale - se considèrent dans l’obligation de changer leurs habitudes afin de mieux préserver l’environnement, soit l’un des scores les plus élevés, toute région confondue.

La division profonde des Bourguignons et des Francs-Comtois de cette région - dont les résultats électoraux éparpillés en sont le symptôme manifeste - constitue l’une des pistes d’explication du resserrement des scores entre le bloc présidentiel et le bloc d’opposition notamment au second tour de l’élection de 2022.

 

 

Aux élections présidentielles de 2017 et 2022, la région a majoritairement voté pour Marine Le Pen au premier tour. Ce choix s’est relativement renforcé puisqu’elle s’impose avec 27,8 % des voix en 2017 et 29,5 % des voix en 2022. Toutefois, la progression la plus nette est celle d’Emmanuel Macron qui obtient 20,7 % des voix en 2017 puis 27,3 % des voix en 2022. Tendance à la hausse également, bien que moins nette, pour Jean-Luc Mélenchon dont l’électorat s'affirme légèrement, avec 16,3 % des voix en 2017 puis 17,6 % des suffrages exprimés en 2022.

En 2017, au second tour, Emmanuel Macron sort finalement vainqueur avec une légère avance avec 57,9 % des voix contre 42,2 % pour Marine Le Pen. Cette avance a toutefois nettement reculé, à 52,1 % contre 47,9 % des suffrages exprimés pour Marine Le Pen lors de l’élection de 2022.

 

Les habitants du Grand-Est :

  • sont parmi les plus pessimistes concernant l’avenir de la France en 2018 (72 %) ;
  • sont parmi les plus défavorables au pass sanitaire (37 % d’entre eux le sont) ;
  • voient leur pouvoir d’achat le plus progresser de toutes les régions du baromètre entre 2018 et 2021 : la part de personnes ayant le sentiment de pouvoir bien vivre jusqu’à la fin du mois sans se restreindre passe de 50 à 65 %.

Bien que Marine Le Pen conserve la première place au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, comme cela avait été le cas en 2017, la forte progression d’Emmanuel Macron laisse deviner que la région est traversée par des dynamiques contrastées.

Marine Le Pen remporte l’adhésion de l’électorat du Grand-Est en s’imposant comme la candidate du changement. Les Alsaciens, les Champenois et les Lorrains font état d’un pessimisme fort concernant l’avenir de la France : en 2018, 72 % de la population qui partage ce sentiment. Très concrètement, ce sentiment s’accompagne d’un repli au niveau régional et d’une mutation sociologique de la population du Grand-Est : la part des habitants appartenant au groupe des “enracinés” est passé de 24 % à 34 % en 2021, ce qui en fait la troisième région où l’on trouve le plus de Français “enracinés”.

Ce repli s’accompagne d’un sentiment de défiance notamment à l'encontre du Gouvernement et de l’État. La gestion du Covid est l’un des exemples qui illustrent bien cette défiance vis-à-vis de l’exécutif : le Grand-Est fait partie des trois régions dont les habitants se sont montrés les plus réfractaires au pass sanitaire. De façon générale, les Alsaciens, les Champenois et les Lorrains pensent à 66 % que ce qui divise les Français est plus fort que ce qui les rassemble, soit un chiffre supérieur à la moyenne nationale. Le climat est donc propice à un renforcement de l’électorat d’extrême droite et pourrait permettre d’expliquer les deux victoires consécutives au premier tour de Marine Le Pen.

Une autre tendance se dégage nettement autour de l’électorat d’Emmanuel Macron qui connaît une forte progression et ce dès le premier tour, malgré l’ascension de Marine Le Pen. Malgré ce climat de tensions qui demeure, les habitants de la région Grand-Est voient leur vie s’améliorer progressivement. En effet, bien qu’il demeure en dessous de la moyenne nationale, le nombre d’habitants qui considèrent qu’il fait bon vivre là où il vit a augmenté de 8 points entre 2018 et 2021, passant de 57 % à 65 %. De même, le sentiment de vivre dans une société injuste chute de 11 points sur la même période, passant de 78 % à 67 %. L’une des explications potentielles de cette amélioration serait la progression très forte du pouvoir d’achat dans la région qui a fait reculé le nombre de Français “sur le fil” de 31 % à 24 % entre 2018 et 2021 et permis à une partie d'entre eux de s’affranchir des difficultés qui leur faisaient obstacle. La progression est telle que le Grand-Est est désormais la deuxième région qui compte le plus de ménages qui peuvent finir le mois sans se restreindre, il s’agit d’une augmentation de 15 points (de 50 % à 65 % entre 2018 et 2021).

Ainsi, malgré des résultats très serrés au deuxième tour des deux élections présidentielles et un fort tropisme pour l’extrême droite, le président réélu renforce son électorat dans la région Grand-Est.

 

 

Aux élections présidentielles 2022, la région a majoritairement voté pour Marine Le Pen dès le premier tour, avec 33,3 % des voix, elle distance largement Emmanuel Macron qui récolte 25,4 % des suffrages et Jean-Luc Mélenchon qui obtient près de 19 % des voix. Au second tour, Marine Le Pen s’impose avec 52,1 % des voix contre 47,9 % des voix pour Emmanuel Macron.

Au second tour en 2017, Emmanuel Macron n’avait eu qu’une courte marge d’avance sur Marine Le Pen, avec 52,9 % des voix, alors que Marine Le Pen en avait obtenu 47,1 %. Au premier tour en 2017, Marine Le Pen obtenait 31 % des voix, Jean-Luc Mélenchon 19,6 % et Emmanuel Macron 19,5 %.

 

Les habitants des Hauts-de-France :

  • sont moins nombreux à estimer que leur région est agréable à vivre en 2021 (57 %, contre 66 % au niveau national) ;
  • ressentent, en 2021, le plus fort sentiment de vivre dans une société injuste de toutes les régions du baromètre (72 %, contre 68 % au niveau national) ;
  • sont les plus nombreux à avoir le sentiment de ne pas pouvoir bien vivre jusqu’à la fin du mois sans se restreindre ou puiser dans leurs réserves (41 % d’entre eux).

La région des Hauts-de-France connaît un indéniable basculement électoral au sortir de l'élection présidentielle de 2022 car elle fait partie de l’une des deux régions métropolitaines à avoir choisi majoritairement Marine Le Pen au premier et au second tour. Cependant, ce constat est à nuancer face non seulement à la forte progression d’Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 par rapport à celui de 2017 et aux résultats très serrés du second tour de 2022 qui placent le Président-candidat aux coudes à coudes avec la présidente du Rassemblement national.

Le basculement électoral de la région était prévisible étant donné l’état d’esprit des Nordistes et des Picards et leur constat quasi unanime de subir la vie qu’ils mènent. C’est la région compte le plus de Français “assignés” et ce chiffre est en nette progression, de 23 % à 27 % entre 2018 et 2021. Le sentiment d’être bloqué sur un territoire qui représente toutes les difficultés qu’ils n’arrivent pas à fuir s’exprime de différentes manières au sein de la population régionale et explique ce vote contestataire vis-à-vis du système en place.

Tout d’abord, c'est la région jugée la moins agréable à vivre par ses habitants, à peine 57 % estiment que la région Hauts-de-France est un cadre de vie agréable, c’est 9 points de moins que la moyenne nationale. Au-delà de ce premier élément, c’est la région dont les habitants expérimentent le plus le sentiment d’injustice sociale, ce sentiment est partagé par 72 % d’entre eux en 2021, malgré un recul de 6 points par rapport à 2018.

Ce mal-être généralisé s’accompagne de difficultés concrètes : la région des Hauts-de-France est celle qui compte le plus de ménages qui se trouvent dans l’incapacité de finir le mois sans se restreindre ou puiser dans leurs réserves.

Et ces difficultés très importantes évincent toutes les autres préoccupations. C’est en effet la région où les habitants se sentent le moins concernés par l’urgence de changer leurs habitudes en faveur de l’environnement, seuls 70 % d’entre eux le sont, soit 4 points de moins que la moyenne nationale. Jean-Luc Mélenchon y enregistre d’ailleurs un recul entre 2017 et 2022.

Ce bilan en demi-teinte illustre des réalités sociologiques dans la région, ce qui explique la très large adhésion obtenue par la candidate du Rassemblement national. En effet, il s’agit de la région qui compte le plus de Français “sur le fil” mais aussi du territoire qui suscite le moins d’attachement et où les “enracinés” sont peu nombreux (27 % soit 4 points de moins que la moyenne nationale). Les Nordistes et les Picards cherchent par le choix ferme de Marine Le Pen a exprimé leur mécontentement face à leur situation et à faire émerger une alternative pour reprendre en main leur vie.

Certaines nuances doivent cependant être soulignées afin de réellement saisir les dynamiques électorales à l'œuvre au sein de la région Hauts-de-France. Il est indéniable que la base électorale d’Emmanuel Macron dans la région s’est renforcée entre le premier tour de l’élection présidentielle de 2017 et celle de 2022. Cela peut s’expliquer par les progrès, certes timides mais mesurables, du niveau de vie des Nordistes et des Picards et notamment du pouvoir d’achat des ménages. En effet, le nombre de ménages en capacité de finir le mois sans se restreindre a augmenté de 11 points entre 2018 et 2021, passant de 48 % à 59 %. Et cela se répercute sur l’expérience vécue des habitants des Hauts-de-France : le sentiment de vivre heureux progresse et concerne désormais 77 % de la population, soit un point de moins que la moyenne nationale et 5 points de plus qu’en 2018. Cette discrète progression peut expliquer celle d’Emmanuel Macron dans les urnes.

 

 

Aux élections présidentielles 2022, la région a majoritairement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, avec 30,24 % des voix, talonné par Emmanuel Macron avec 30,19 % des voix. Ils distancent largement Marine Le Pen qui n’obtient que 13 % des voix. Au second tour, Emmanuel Macron l’emporte très nettement avec 73 % contre 27 % des voix pour Marine Le Pen.

Jean-Luc Mélenchon est en nette progression par rapport à 2017 : il avait alors obtenu 21,75 % des voix au premier tour. La progression est bien moindre pour Emmanuel Macron, qui avait obtenu 28,6 % des voix. Marine Le Pen avait eu 12,6 % des voix au premier tour - sa progression cette année au premier tour est donc assez faible. Marine Le Pen progresse légèrement au second tour, mais moins en valeur absolue qu’au niveau national - elle avait obtenu 21,3 % des voix au second tour en 2017, contre 78,7 % pour Emmanuel Macron.

 

Les habitants d’Île-de-France :

  • n’estiment pas qu’il fait bon vivre dans leur région (58 %, contre 66 % au niveau national) ;
  • ont un fort pouvoir d’achat : en 2021, 70 % ont le sentiment de pouvoir bien vivre jusqu’à la fin du mois sans se restreindre (6 points au-dessus de la moyenne nationale) ;
  • ont une sensibilité écologique moins forte que dans les autres régions : 59 % ont le sentiment que notre modèle économique n’est pas compatible avec la protection de l’environnement, contre 62 % au niveau national.

On observe une forte progression de Jean-Luc Mélenchon en Île-de-France, l’une des plus marquées entre 2017 et 2022. Pourtant, contrairement à d’autres régions, les franciliens ne se distinguent pas par la part élevée de la population qui pense que notre modèle économique n’est pas compatible avec l’environnement - c’est le cas de seulement 59 % d’entre eux, ce qui est légèrement moins que la moyenne nationale (à 62 %). Les autres variables du baromètre en lien avec l’opinion sur l'environnement ne semblent pas non plus en mesure d’expliquer le plus fort vote pour Mélenchon en Île-de-France. Les franciliens ne se distinguent par un sentiment plus élevé que la moyenne d’être dans l’obligation de changer leurs habitudes - la part des franciliens à le penser est de 74 %, tout comme au niveau national. Les franciliens sont de même dans les tous derniers du podium concernant le sentiment de ne pas pouvoir agir faute de moyens financiers - ils sont 78 % à être dans ce cas.

Le vote pour Emmanuel Macron, déjà très fort au premier tour de la présidentielle 2017 (28,6 %), se renforce en 2022, à 30,2 %. Le sentiment de bien vivre dans sa commune ou son territoire passe de 60 à 58 % entre 2018 et 2021. Il est bien plus bas qu’au niveau national, où il s’élève à 66 %. En Île-de-France, ce sentiment n’a pas pour conséquence un vote élevé pour Marine Le Pen, contrairement aux Hauts-de-France. Ces derniers sont également l’une des régions où les gens ont le moins le sentiment qu’il fait bon vivre dans leur commune ou région (57 %). Pourtant, l’Île-de-France est la région où le vote pour Marine Le Pen au second tour est le plus faible (26 %), alors que les Hauts-de-France sont la région où la candidate du Rassemblement national obtenait le meilleur score. Les Franciliens sont également 6 points de pourcentage au-dessus de la moyenne nationale à pouvoir vivre jusqu’à la fin du mois sans se restreindre en 2021 : ils sont 70 % à indiquer être dans ce cas, contre 64 % au niveau national. L’Île-de-France est donc la première région du classement sur ce paramètre, ce qui peut aussi servir de facteur explicatif du moindre vote pour l’extrême-droite.

Les franciliens se distinguent par la part nettement plus élevée des affranchis. En 2021, elle reste 7 points plus élevée qu’au niveau national, à 27 %. Elle se distingue aussi par la part relativement plus faible des Français enracinés, dans les deux éditions du baromètre, bien qu’elle soit en progression comme au niveau national. Leur part est de 13 % en 2018, contre 22 % au niveau national à cette époque ; en 2021, la part des enracinés est passée à 21 %, alors qu’elle est de 31 % en 2021.

Cette proportion élevée peut expliquer pourquoi le vote Le Pen, en dépit de sa progression, demeure moins élevé qu’il ne l’est au niveau national. En Île-de-France, Marine Le Pen gagne près de 6 points au second tour de l’élection en 2022 par rapport à 2017, alors qu’elle en a gagné 8 au niveau national.

La moindre proportion de vote pour l’extrême droite est peut-être aussi la traduction de la part légèrement plus faible de franciliens qui ont le sentiment de vivre dans une société injuste. La faiblesse du sentiment d’injustice, ressenti par 66 % des franciliens en 2021 (68 % au niveau national) explique peut-être en partie le moindre vote pour la candidate du Rassemblement national aux élections présidentielles. La faiblesse de ce sentiment va de pair avec la part relativement plus faible des franciliens pessimistes quant à l’avenir de la France (67 %, contre 70 % au niveau national).

 

 

 

Aux élections présidentielles de 2022, la région a majoritairement voté pour Marine Le Pen au premier tour, elle s’impose avec 24,6 % des voix, alors qu’Emmanuel Macron occupe la deuxième place avec 23,5 % des voix, suivi de près par Jean-Luc Mélenchon avec 22,4 % des suffrages. En 2017, la région avait déjà placé Marine Le Pen en tête au premier tour, avec 23 % des voix, contre 22,3 % pour Emmanuel Macron - l’écart entre les deux candidats s’est donc élargi. Jean-Luc Mélenchon quant à lui avait obtenu 22,1 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle en 2017.

Au second tour, Emmanuel Macron sort vainqueur avec 54 % des voix contre 46 % pour Marine Le Pen, en 2022. En 2017, au second tour, Marine Le Pen obtient 37 % des voix, contre 63 % pour Emmanuel Macron.

 

Les habitants d’Occitanie :

  • sont un peu moins nombreux à avoir la possibilité de bien vivre jusqu’à la fin du mois sans se restreindre (62 %, contre 64 % au niveau national) ;
  • ont un fort sentiment que ce qui divise les Français est plus fort que ce qui les rassemble (70 %, contre 65 % au niveau national) ;
  • s’opposent à la gestion de la crise sanitaire : ce sont les plus nombreux à être défavorables au pass sanitaire (44 %, contre 36 % au niveau national).

La région se distinguait déjà en 2017 par la proportion plus élevée du vote pour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Le vote Mélenchon et le vote Le Pen ont progressé cette année, avec une progression nettement plus faible du côté de Jean-Luc Mélenchon. Emmanuel Macron gagne également des voix mais son score reste bien plus bas que la moyenne.

La région Occitanie est donc marquée par une plus forte part du vote pour les candidats les plus extrêmes que sont Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, en progression entre 2017 et 2022. Les Occitans sont pourtant à peine plus nombreux que la moyenne nationale à avoir le sentiment de vivre dans une société injuste (69 %, contre 68 % au niveau national). Ils ne semblent de même pas vraiment plus pessimistes que la moyenne concernant l’avenir de la France (72 %, contre 70 % au niveau national), même si la région est par conséquent une de celles où ce sentiment est le plus marqué (deuxième au niveau national derrière la région Centre). En revanche, les Occitans sont un peu moins nombreux en proportion à avoir la possibilité de vivre jusqu’à la fin du mois sans se restreindre (62 %, contre 64 %). Concernant le sentiment d'être heureux, les Occitans ne se distinguent pas vraiment de la moyenne nationale non plus : ils sont 79 % à déclarer l’être. De même, deux tiers des Occitans estiment qu’il fait bon vivre dans leur région où dans leur commune. Certaines des clés potentielles d’explication du vote pour les extrêmes identifiées auparavant ne semblent donc pas jouer ici. La part des assignés est parmi les plus élevées du pays, sans toutefois être beaucoup plus forte qu’elle ne l’est au niveau national (26 %, contre 24 %). La moindre appétence pour le vote Macron ne s’explique pas vraiment par une moindre part des groupes qui lui sont le plus favorables : les affranchis sont ainsi représentés à peu près dans la même proportion qu’au niveau national (20 %, contre 21 % à l’échelle du pays).

En revanche, ce vote plus marqué pour les extrêmes semble pouvoir s’expliquer par le sentiment, plus prononcé qu’ailleurs, que ce divise les Français est plus fort que ce qui les unit : il s’élève à 70 % en Occitanie, 5 points au-dessus de la moyenne nationale.

En outre, avec la Région Sud, la région Occitanie est l’une de celles où la part de personnes opposées à la gestion de la crise sanitaire par Emmanuel Macron est la plus élevée. 35 % des Occitans déclarent s’être fait vacciner par contrainte (32 % en moyenne en France). 44 % des Occitans sont défavorables au pass sanitaire, soit 8 points au-dessus de la moyenne. Ce mécontentement face à la gestion de la crise sanitaire explique potentiellement une partie du succès pour les candidats les plus extrêmes.

 

 

Au premier tour en 2017, Marine Le Pen arrivait déjà largement en tête, avec 28,2 % des voix. Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon obtenaient 18,9 % et 18,7 % des voix respectivement, et François Fillon 22,5 %. En 2022, Mélenchon a une progression d’un point de pourcentage à 19,8 % des voix, Emmanuel Macron obtient 23,3 % des voix, soit une forte progression. Marine Le Pen recule légèrement à 27,6 % des voix, sans doute du fait de la candidature d’Éric Zemmour.

À l’élection présidentielle de 2022, Emmanuel Macron arrive deuxième au second tour, avec un écart d’un peu moins d’un point avec Marine Le Pen. Ces résultats sont moins bons que ceux du second tour de l’élection présidentielle de 2017, où il avait gagné avec une marge de 10 points face à Marine Le Pen.

Avec les Hauts-de-France, la Région Sud est l’une des deux régions de notre baromètre à avoir placé Marine Le Pen en tête au second tour de la présidentielle 2022, d’une courte marge (environ 1 point de pourcentage). La région se caractérisait déjà en 2017 par un écart bien moindre entre les deux finalistes qu’au niveau national, de dix points contre plus de 32 points à l’échelle du pays. Le vote Macron connaît malgré tout une progression au premier tour de 3,5 points de pourcentage, alors que le vote pour Marine Le Pen régresse légèrement. Mais cette baisse pourrait aussi s’expliquer par la progression d’Éric Zemmour qui emporte 11,7 % des suffrages au premier tour.

 

Les habitants de la Région Sud :

  • ont le plus fort sentiment que ce qui divise les Français est plus fort que ce qui les rassemble (71 %, contre 65 % au niveau national) ;
  • sont plus nombreux à penser que notre modèle économique n’est pas compatible avec la protection de l’environnement (67 %, contre 62 % au niveau national) ;
  • sont les plus réfractaires à la gestion de la crise sanitaire : ce sont les plus nombreux à être défavorables au pass sanitaire (44 %, contre 36 % au niveau national) et à s’être fait vacciner par contrainte (37 %, contre 32 % au niveau national).

La Région Sud se caractérise aux deux élections par la part élevée du vote à droite et à l’extrême droite. En tenant compte de la candidature d’Éric Zemmour, même si Marine Le Pen recule, l’extrême droite récolte 39,3 % des suffrages exprimés. Jean-Luc Mélenchon est à l’inverse plus faible qu’au niveau national, à la fois en 2017 et en 2022.

La faiblesse du vote pour le candidat de la France Insoumise peut sembler assez étonnante, - au regard de ce qui est observé dans les autres régions - s’agissant du nombre d’habitants qui ont le sentiment que notre modèle économique n’est pas compatible avec la protection de l’environnement : la région est celle où la proportion d’habitants qui ont cette opinion est la plus élevé, à 67 %, contre 62 % au niveau national. Les habitants de la Région Sud sont aussi un peu plus nombreux (82 %) à avoir le sentiment de ne pas pouvoir agir faute de moyens, ce qui aurait également pu se traduire par un vote un peu plus important que la moyenne pour le candidat de la France Insoumise dont le programme comportait de très nombreuses mesures en lien avec la protection de l’environnement. De manière surprenante, le vote pour les extrêmes ne s’explique pas non plus par le pessimisme concernant l’avenir de la France : les habitants de la Région Sud sont en 2021 moins nombreux que la moyenne à se dire pessimistes quant à l’avenir de la France (63 % contre 70 %). Le bonheur ne fait pas non plus défaut aux habitants de la Région Sud, qui sont un peu plus nombreux que la moyenne nationale à avoir le sentiment d’être heureux (80 %). La part des assignés est la même qu’à l’échelle nationale, et la région ne diffère pas beaucoup concernant la répartition de sa population entre les autres catégories de Français. Les affranchis sont un peu moins représentés en 2018 et en 2021, les enracinés un peu plus nombreux et les sur le fil présents dans des proportions similaires.

La Région Sud se distingue des autres par le fort sentiment que ce qui divise les Français est plus fort que ce qui les rassemble. 71 % des habitants de la région expriment cette opinion, un pourcentage plus élevé que dans le reste du pays (+ 6 points). Ce score place la région en tête des régions où ce sentiment est le plus exprimé. Les habitants de la Région Sud sont également un peu plus nombreux à avoir le sentiment de vivre dans une société injuste - c’est le cas de 71 % d’entre eux. Ils sont 4 points en-dessous de la moyenne nationale concernant la possibilité de bien vivre jusqu’à la fin du mois sans se restreindre. Le vote pour l’extrême droite en Région Sud pourrait donc s’expliquer par ces variables qui dressent le portrait d’une région où les habitants se sentent moins à l’aise financièrement et où le sentiment que le pays est fractionné est très marqué.

Comme la région Occitanie, la Région Sud est une de celles où la part de personnes opposées à la gestion de la crise sanitaire par Emmanuel Macron est la plus élevée. 37 % de ses habitants déclarent s’être fait vacciner par contrainte (32 % en moyenne en France). 44 % des habitants de la Région Sud sont défavorables au pass sanitaire, ce qui est très nettement au-dessus de la moyenne qui s’élève à 36 %. Ce mécontentement face à la gestion de la crise sanitaire explique potentiellement une partie du succès de la candidate du Rassemblement national et de l’extrême-droite en général.

 

Billet rédigé avec l’aide d’Alexandre Goddard et Félicité Schaeffer, assistants chargés d’études.

Copyright : Pascal GUYOT / AFP

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