De plus, le coût pourrait être plus élevé si le recours au RSA s’en trouvait accru ou, au contraire, plus faible si les mécanismes contraignants poussaient des personnes éligibles à trouver plus rapidement un emploi, ou à renoncer au RSA.
Dans un scénario optimiste, la réforme est susceptible de réduire le taux de chômage et son halo (certains bénéficiaires du RSA ont renoncé à chercher un emploi et ne sont donc pas comptabilisés dans les chiffres du chômage), même si cet effet mettra sans doute du temps à se manifester. À terme, l’accroissement du taux d’emploi contribuerait positivement à la consommation et à la croissance, et à l’équilibre des comptes publics. Dans un scénario moins favorable, si les conditions posées à l’attribution du RSA poussaient des personnes éligibles à y renoncer, la mesure pourrait contribuer à augmenter le taux de pauvreté.
En l’état, l’Institut Montaigne a donc évalué le coût de cette mesure à environ 2 milliards d’euros par an.
Baisser les impôts de production en supprimant la CVAE
Afin de renforcer la compétitivité de nos entreprises, le candidat envisage de poursuivre la baisse des impôts de production entamée au quinquennat précédent, en supprimant la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). 10 milliards d’euros de baisse d’impôts de production avaient déjà été réalisés dans le cadre du plan France Relance, en réduisant de moitié la cotisation foncière des entreprises (CFE), la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), et la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Il est donc ici question de supprimer intégralement la CVAE et, ce faisant, de rapprocher la France de ses voisins européens tels que l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Italie, pour lesquels les impôts de production représentent respectivement 0,7 %, 1,1 % et 1,3 % du PIB contre 4,4 % en France en 2020, un constat que faisait déjà notre Baromètre européen des impôts de production 2022 en février 2022
La suppression de la CVAE entraînerait, entre autres, des dépenses supplémentaires pour l’État liées à la compensation intégrale de la perte de produit jusqu’alors versé par l’État aux collectivités, une perte de recettes correspondant à la disparition du produit de CVAE, mais aussi des économies résultant notamment d’un surcroît de recettes fiscales au titre de l’impôt sur les sociétés.
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