Au 4 mai 2020, le taux de mortalité du Covid-19 en Grèce est de 5,4 % contre 7,13 % au niveau mondial et plus de 18% en France. Mais ces chiffres sont toutefois à prendre avec précaution puisque le nombre de tests réalisés varie d’un pays à l’autre. En Grèce, les tests réalisés sont peu nombreux et font d’ailleurs l’objet de critiques. Au 6 mai, 8,35 tests pour 1000 personnes sont effectués en Grèce. Le gouvernement a néanmoins affirmé que jusqu’à 500 équipes mobiles seront déployées dans les semaines à venir pour tester en priorité les populations vulnérables et les structures fermées (prisons, maisons de retraite…). A partir de la mi-avril, le nombre de personnes intubées à l’hôpital ne cesse de diminuer et le gouvernement peut établir un plan de déconfinement plus rapide que dans d’autres pays européens.
Des mesures restrictives et rapides
Conscient des faiblesses du système de santé grec, et observant de près la situation dans le pays voisin, l’Italie, le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis a voulu éviter le pire. En 2017, selon l’OCDE, il existait en Grèce 4,2 lits pour 1 000 habitants contre 6 pour 1 000 en France. Entre 2009 et 2015, les dépenses publiques de santé par tête ont chuté de 37,7 %, et plus de 20 % des unités de soins intensifs ou de soins spécialisés ont été fermées. Pour faire face à la crise sanitaire, le ministère de la Santé a annoncé l’embauche de 4 200 médecins et personnels hospitaliers. Le nombre de lits en réanimation passe de 565 fin février à 910 mi-mars, grâce notamment à la réquisition de lits dans les cliniques privées et dans les hôpitaux militaires.
Dès le 12 mars, suite à un premier mort et avec à peine 117 cas de Covid-19, des mesures drastiques sont prises pour éviter la propagation du virus : écoles, universités, crèches, cinémas, théâtres et lieux de divertissement ferment. Deux jours après, Athènes ferme tous les commerces non essentiels. En Italie, il aura fallu attendre dix-huit jours après le premier mort pour voir de telles mesures mises en place.
Ce plan de confinement s’accompagne également de la fermeture de la plupart des frontières terrestres du pays. A partir du 15 mars, tous les voyageurs arrivant de l'étranger sont testés à l’aéroport, amenés dans des hôtels réquisitionnés jusqu’au résultat, puis en cas de test positif placés en auto quarantaine pour 14 jours dans leur résidence déclarée aux autorités grecques. Les vols depuis et vers le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, et la Turquie sont suspendus à partir du 23 mars et les liaisons aériennes vers d’autres destinations très réduites.
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