Leur revendication repose sur le slogan dit 56789: "l'économie privée contribue à plus de 50 % des recettes fiscales, à plus de 60 % du PIB, à plus de 70 % de l'innovation technologique, à plus de 80 % de l'emploi en milieu urbain, à plus de 90 % des nouveaux emplois."En un mot, certains tentent de souligner le fait que les entreprises privées sont pénalisées de façon disproportionnée par le caractère hybride de l’économie chinoise, combiné au système de l'État-parti et à la crise du crédit.
Il peut sembler absurde de voir l'économie chinoise comme obérée le poids des dépenses publiques et sociales et menacée par une chute historique de son taux de croissance potentielle. N’oublions pas que la Chine reste, avec l'Allemagne, le premier exportateur mondial. Elle bénéficie encore d'un excédent de la balance courante et fascine les autres pays du monde avec les nouvelles Routes de la Soie, considérées comme sa propre version du Plan Marshall. Surtout, sa taille et sa gouvernance ferme semblent la protéger de tout effondrement spéculatif, dans la mesure où la Chine a déjà survécu, dans le passé, à des ralentissements socio-économiques. D’ailleurs, une trêve dans le conflit commercial Chine-États-Unis provoquerait immédiatement un regain psychologique et une reprise de la croissance en 2019. Pourtant, les mesures préconisées par les économistes libéraux et partiellement soutenues par certains dirigeants constituent à la fois une protection contre un environnement international sans doute défavorable, et la reprise d’un choix à long terme vers l’économie de marché.
Cela suffira-t-il à mettre un terme au retour en arrière des politiques économiques de la Chine, un retour constaté depuis cinq ans ? Cette question, qui a des implications politiques importantes, reste sans réponse pour l'instant.
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