De Téhéran à Caracas, l'arme des sanctions semble avoir remplacé l'usage de la force au sens classique du terme. Mais Donald Trump est si imprévisible. Dans sa tête, considérations de politique intérieure et visions stratégiques se confondent un peu trop. Appuyer le président autoproclamé Juan Guaidó, n'est-ce pas aussi se "fidéliser" les suffrages des exilés latinos, particulièrement nombreux en Floride ? Défier Poutine, n'est-ce pas répondre indirectement à toutes les accusations de relations "trop étroites" avec la Russie ?
Une double malédiction
Enfin, et surtout, le Venezuela n'est pas Cuba ou Panama. C'est devenu une aberration qui serait grotesque, si elle n'était tragique. Il y a plus de généraux (1.200) dans l'armée du Venezuela que dans celle des Etats-Unis. Une inflation de galons d'or censée fidéliser une armée qui est l'ultime rempart du régime. Un dixième de la population ou presque a fui le pays et son mélange de misère et d'insécurité absolue, de lutte contre la faim et d'oppression. L'inflation y atteint le niveau qui fût celui de la République de Weimar à la fin des années 1920.
Le Venezuela combine pour son malheur la malédiction du pétrole et celle du continent latino-américain. Plus de 90 % de la richesse provient d'une seule ressource, toujours plus mal exploitée. Comment penser l'après-pétrole quand la production est tombée en 2019 au niveau qui était le sien dans les années 1940.
Charisme et incompétence
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