Nul besoin de saltimbanque
Si les futurs dirigeants politiques allemands peuvent, après les seize ans de "règne" d'Angela Merkel, apparaître comme bien tristes et conventionnels, c'est tant mieux. Les qualités requises pour gérer de manière digne et responsable un pays, ne sont pas celles d'un saltimbanque, habile à distiller les provocations, à approfondir les divisions, bref à semer la haine. Pas plus que l'Allemagne, la France n'a besoin d'idéologues : contrairement à ce que soutenait dernièrement dans ce journal, Gaspard Koenig.
Elle a besoin d'hommes (et de femmes) d'État, passionnément modérés et responsables, qui comprennent la multiplicité et la complexité des enjeux et qui cherchent à rassembler autour de leurs personnes et de leurs programmes - et ce idéalement avec pédagogie, énergie et modestie - une majorité de leurs concitoyens.
Sur ce plan les systèmes majoritaires comme ceux dominant en France et aux États-Unis peuvent apparaître plus efficaces que les systèmes à la proportionnelle à l'allemande pour créer rapidement, sinon automatiquement des majorités de gouvernement. Mais en favorisant la polarisation de la société, ils sont peut-être aussi plus fragiles, sinon plus dangereux.
Avec l'aimable autorisation des Échos (publié le 03/10/2021).
Copyright : Christof STACHE / AFP
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