En Grande-Bretagne - qui n'a pas été occupée de 1940 à 1945 - l'antisémitisme peut s'exprimer en quelque sorte librement, sans être freiné par le poids de la responsabilité ou du remords. Le leader du parti travailliste Jeremy Corbin, n'est pas antisémite. Mais, prisonnier d'un regard radical nostalgique du début des années soixante-dix, il est incapable de condamner avec la rigueur qui s'impose les dérives de certains de ses proches. Une dérive qui s'explique largement, bien sûr, par la question d'Israël. Pas assez "Blanc" pour l'extrême droite, le Juif/Israélien l'est trop pour l'extrême gauche, comme le rappelle le rabbin Delphine Horvilleur, dans son dernier livre Réflexions sur la question antisémite.
Campagne nauséabonde contre Soros
L'ambiguïté de Jérémy Corbin rejoint celle - d'une nature très différente - de Viktor Orbán en Hongrie. Antisémite, le Premier ministre de Hongrie ne l'est pas le moins du monde. Ce qui ne l'empêche pas de soutenir une campagne particulièrement nauséabonde contre le financier juif américain George Soros, qui a contre lui d'avoir des origines hongroises, et plus encore d'être l'ardent défenseur d'une société civile forte et ouverte des deux côtés de l'Atlantique.
C'est en France -où se trouve la plus importante communauté juive d'Europe et où se trouve aussi la plus importante communauté musulmane- que la montée des actes antisémites a été la plus spectaculaire. Il ne faut certes pas faire l'amalgame entre les Gilets jaunes et l'antisémitisme, mais la montée concomitante des populismes et de l'antisémitisme n'est pas une coïncidence.
Le juif, le parfait bouc émissaire
La difficulté avec laquelle les leaders des gilets jaunes en France condamnent la montée des actes racistes, antisémites et homophobes en est l'illustration. Elle n'est pas sans évoquer la difficulté avec laquelle les communautés musulmanes condamnent les attentats terroristes commis au nom du fondamentalisme islamique.
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