Des images plus récentes et plus troublantes encore viennent à l'esprit. Il suffit de remplacer les porteurs de drapeaux à la gloire de Trump et d'une certaine vision de l'Amérique par des "gilets jaunes", qui demandent eux, à l'inverse de leurs homologues américains, non pas le maintien au pouvoir de leur idole en dépit de sa défaite dans les urnes, mais la démission de leur président en dépit de la légitimité de son élection. Si l'objectif des émeutiers est politiquement à l'opposé des deux côtés de l'Atlantique, leur sociologie, leur comportement - pour les plus radicaux d'entre eux - apparaît, sinon semblable, tout du moins proche. Un mélange d'humiliés et d'illuminés, dont l'ambition première est de détruire les symboles d'un pouvoir qu'ils découvrent à Washington en pénétrant dans ce lieu sacré avec un mélange de surprise et de rage. Ils y sont "entrés", mais pour quoi faire sinon détruire ? Ils sont - à leurs yeux au moins - le peuple, et cette "Maison du Peuple" n'est pas la leur, mais celle des élites et des nantis.
Pour la deuxième fois dans son histoire, le Capitole est attaqué. La première agression, en 1814, a été celle de la flotte britannique dans le cadre de la guerre entre le Royaume-Uni et les États-Unis.
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