Certes, et c'est peut-être l'essentiel, l'Allemagne continue d'être sur le plan des valeurs, politiquement rassurante. Le parti d'extrême droite, l'AFD, ne fait guère plus, selon les derniers sondages, que 10 % des intentions de votes. Ce qui est moins de la moitié des voix attribuées au Rassemblement national en France. Mais comment "réveiller l'Europe" à ses responsabilités géopolitiques face à la Chine et à la Russie, - et ce dans un contexte nouveau dominé par l'absence de l'Amérique - lorsque le parti qui s'apprête peut-être à accéder au pouvoir dans le plus important pays d'Europe, demeure figé dans une logique et un discours largement antimilitariste ?
Servitude volontaire
La Grande-Bretagne a quitté l'Union attirée par les mirages d'un projet "Global Britain" qui a montré toute sa vacuité au lendemain du retrait américain de Kaboul. L'Italie, derrière Mario Draghi, surprend heureusement ses détracteurs traditionnels, comme ses amis fidèles. Mais quel que soit son dynamisme, son énergie, elle ne saurait se substituer sur le plan géopolitique à l'Allemagne. Reste bien sûr la France, avant les élections d'avril 2022. À en croire les sondages, Emmanuel Macron fait la course en tête. Mais la vérité d'aujourd'hui n'est pas nécessairement celle de demain.
Ce qui est certain, c'est que plus que jamais, la France a besoin à ses côtés d'une Allemagne forte qui ait intégré dans ses choix et son comportement les changements radicaux qui sont en train de se produire sur l'échiquier du monde. Ne nous y trompons pas, l'alternative à une Europe forte et lucide, c'est une Europe qui, victime de ses incertitudes et de ses divisions, prendrait le chemin d'une servitude volontaire. C'est aussi cela l'enjeu des élections allemandes du 26 Septembre.
Avec l'aimable autorisation des Échos(publié le 13/09/2021).
Copyright : Markus Schreiber / POOL / AFP
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