Aussi, les Verts travaillent-ils à une "communauté européenne des valeurs" qui "réduise sa dépendance par rapport aux Tiers dans les domaines critiques et promeuve sa souveraineté stratégique dans une approche équilibrée, conjuguant coopération là où c'est possible et autonomie là où c'est nécessaire".
Une nouvelle politique méditerranéenne est jugée indispensable, qui soit à la hauteur des "énormes défis posés par le terrorisme, les régimes autoritaires et l'absence d'État". La PSDC, le SEAE et le pilier JAI doivent être renforcés, notamment pour la prévention des crises, "une réserve de médiateurs et d’experts de l'UE" doit être créée, en Allemagne le "service civil pour la paix" ("Ziviler Friedensdienst") étant doté de moyens accrus. Les Verts se prononcent en faveur d'une "Union de la sécurité", soumise à un "contrôle parlementaire étroit et à une politique restrictive d'exportation d'armements" (cf. infra). Plutôt que de multiplier les structures militaires parallèles, la coordination entre les armées de l'UE doit être privilégiée et les capacités militaires regroupées.
Le terme de "souveraineté" européenne fait son entrée en lien avec la recherche d'une plus grande autonomie de l'UE dans les domaines énergétique, technologique et monétaire. Il y a cinq ans, les Verts se réclamaient encore de la "culture de la retenue militaire" ("Kultur der militärischen Zurückhaltung"), longtemps constitutive de l’histoire de la république fédérale, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Un partenariat transatlantique renouvelé
Les Verts plaident en faveur d'une meilleure coordination avec les autres partenaires européens (Royaume-Uni, Norvège) membres de l'OTAN. Ils constatent des intérêts de sécurité divergents au sein d’une Alliance, dépourvue de "perspective stratégique claire", qui demeure cependant, "avec l'UE, un acteur indispensable", pour garantir la sécurité commune de l'UE et "un frein à la renationalisation des politiques de sécurité". "Nous avons besoin d'une redéfinition de l'OTAN, d'une analyse commune de la menace et d'une discussion sur une répartition équitable des coûts entre États membres" estiment les Verts, hostiles toutefois à l'objectif "arbitraire" des 2 % du PIB consacrés à l'effort de défense.
Le partenariat transatlantique demeure un "pilier de la politique étrangère allemande", mais il doit être "renouvelé, européanisé, multilatéralisé, lié à des valeurs communes claires et à des objectifs démocratiques". Le programme écologiste propose de mettre au cœur de ce nouvel agenda transatlantique le climat, le numérique, la coopération multilatérale sur les questions sanitaires et commerciales, ainsi que la protection des droits de l'homme. Le continent européen n'étant pas au centre de l'intérêt des États-Unis, l'UE et ses États membres doivent endosser plus de responsabilités dans la politique étrangère et de sécurité, notamment vis-à-vis des voisins orientaux, Pologne et États baltes.
Une nouvelle politique vis-à-vis des régimes autoritaires
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