M. Macron, lancé dans une entreprise comparable, aura-t-il plus de succès ? Dans l’immédiat, l’objectif se limite à obtenir une désescalade, indispensable pour créer les conditions d’une reprise du dialogue. Il est probable que même pour atteindre cet objectif limité, le Président français devra être en mesure de garantir la possibilité pour l’Iran d’exporter une partie de son pétrole, grâce à des gestes européens certes (activation du mécanisme dit INSTEX pour commencer), mais grâce surtout au retour de certains waivers américains. C’est pourquoi tout autant que le dialogue de M. Macron avec M. Rohani et les visites de son conseiller diplomatique à Téhéran, ce sont les conversations entre le président de la République et son homologue américain qui sont décisives.
Imaginons un instant que les efforts pour une désescalade aboutissent ; il conviendra alors de réfléchir à ce que pourraient être les conditions d’une relance du dialogue irano-américain. Nous suggérerons qu’avant d’en arriver là, une phase intermédiaire serait utile, voire indispensable. Entre la désescalade (phase I) et la relance du dialogue (phase III), des "parties tierces" (Europe, Chine, Inde, acteurs régionaux) pourraient proposer un mécanisme de stabilisation régionale (phase II) dans lequel les Iraniens se verraient reconnaître un statut, au lieu d'être les parias de la région, tout en étant incités à se comporter de manière constructive. Répétons-le : on est très loin pour l’instant d’une situation de ce type. Il est à craindre que la diplomatie ne permette pas pour l’instant de sortir de la politique au bord du gouffre.
Copyright : ATTA KENARE / AFP
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