Devenu central dans l’univers de financement de l’économie française et dans l’opinion publique dirigeante, le capital investissement se positionne déjà sur ces sujets, y compris pour répondre aux attentes de plus en plus exigeantes de ses investisseurs, au même titre que les entreprises cotées.
Si le capital investissement ambitionne de devenir un opérateur clé des différentes transitions engagées par les entreprises françaises et européennes non cotées, sa démocratisation est indispensable. Sans réelle ouverture à d’autres parties prenantes que les investisseurs institutionnels et les dirigeants bénéficiant d’outils d'intéressement au capital, aussi appelés "management packages", celui-ci ne pourra prétendre donner des leçons d’ESG, et les écarts patrimoniaux entre les plus et les moins fortunés, déjà accentués par le recours systématique au Livret A, ne feront que se creuser. Il s’agirait, par exemple, de lancer des produits permettant à l’ensemble des Français d’investir dans le non coté au même titre que des investisseurs professionnels, avec des tickets d’entrée plus faibles, d’une valeur comprise autour de quelques milliers d’euros. Pour renforcer la pédagogie à destination du grand public et encourager l’attractivité d’un tel produit, les grands gestionnaires de portefeuilles parisiens, et notamment les grands assureurs français, pourraient par exemple se coordonner pour y donner simultanément accès chaque année lors d'une "semaine de l'investissement''.
Sans ce lien direct avec l’ensemble de la population, l’image déjà fragile de l’investissement dans le non coté risque de se détériorer et ainsi obérer les avantages que ce dernier propose à de nombreuses entreprises et à l’économie plus généralement.
Co-écrit avec Elise Lannaud, assistante chargée d’études.
Copyright : Daniel ROLAND / AFP .
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