Le Sénat a annoncé, le jeudi 27 mai 2021, la création d’une mission d’information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement. Les conclusions de cette mission sont attendues à la rentrée 2021-2022. Dans cet article, Gilles Babinet et Thierry Jadot, co-présidents du dernier rapport de l’Institut Montaigne sur le rapport des jeunes à Internet (avril 2020) saluent l’initiative et encouragent à ne pas isoler le harcèlement scolaire du cyberharcèlement.
D’après une récente étude réalisée avec OpinionWay par l'Association e-Enfance et le Lab Heyme en 2020, un adolescent sur dix déclare avoir déjà été victime de violences en ligne. Ce phénomène semble avoir été d’autant plus important depuis la pandémie du Covid-19. L’association e-Enfance a constaté 30 % de signalements supplémentaires pour des faits de harcèlement, et elle a enregistré une hausse de 57 % des appels de cyberviolences entre 2019 et 2020.
Dans le cadre de notre rapport de 2020, Internet : le péril jeune ?, nous observions nous-mêmes que 56 % des jeunes affirmaient avoir été victimes de cyberviolences, et 35 % à de multiples reprises. 13 % d’entre eux disaient avoir été victimes de rumeurs, 9 % de menaces, et 5 % disaient avoir déjà eu des images intimes d’eux mises en ligne sans leur consentement.
Entre autres conclusions du rapport, nous appelions les pouvoirs publics à sensibiliser l’ensemble des acteurs concernés au phénomène de cyberharcèlement : enseignants, directeurs d’établissement, plateformes de contenus, parents…Seule une action coordonnée entre tous peut permettre d’endiguer rapidement le phénomène.
Un an après la publication du rapport, et à l’occasion de la création de la mission d’information du Sénat sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement, nous revenons sur les messages de notre rapport. Nous défendons une idée centrale de notre réflexion : le harcèlement et le cyberharcèlement ne peuvent pas être traités isolément.
Le cyberharcèlement ne peut pas être décorrélé du harcèlement scolaire
La nécessité de mieux comprendre la porosité entre harcèlement scolaire et cyberharcèlement est apparue d’autant plus forte durant la crise sanitaire, où les élèves ont côtoyé des salles de classe numériques.
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