L’opinion publique européenne à l’égard de la Chine s’est considérablement détériorée pour les raisons que chacun connaît : le Xinjiang, Hong Kong, sa posture militaire et les violences qu’elle exerce contre plusieurs de ses voisins asiatiques, son déni dans la responsabilité de la pandémie, et sa "diplomatie des masques" menée sans finesse.
Il y a les pays dans lesquels les Chinois se rendent, et il y a ceux dans lesquels ils ne vont pas : pas un seul pays d’Europe centrale et orientale n’est inclus dans ce parcours, confirmant la moindre importance du format 16 + 1 aux yeux de Pékin. Seule la Grèce, récent 17ème membre de ce format, décroche une visite. Wang Yi et Yang Jiechi évitent ainsi les capitales où s’est récemment rendu le secrétaire d’État américain Mike Pompeo (Autriche, République tchèque, Pologne et Slovénie). Ils contournent le Royaume-Uni, partenaire autrefois privilégié de la Chine durant une sorte d'âge d’or de leurs relations : les critiques formulées par le gouvernement britannique sur des dossiers comme celui de Hong Kong et ses décisions en matière de 5G irritent Pékin, qui n’a de toutes façons pas été, depuis le Brexit, très expansif à l’égard de Londres. Surtout, les émissaires chinois ne passent pas par Bruxelles et ne rencontrent aucun dirigeant de l’UE, pas même Josep Borrell, le Haut Représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, qui est pourtant leur homologue le plus naturel.
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