En Juin 1830, la France de Charles X envoyait un corps expéditionnaire s'emparer d'Alger, pour restaurer l'image très écornée du souverain. Peine perdue, la prise d'Alger le 7 Juillet précéda, d'à peine trois semaines, la chute du dernier des Bourbons.
Nationalisme et frustrations
Utiliser le nationalisme de ses peuples pour détourner leurs regards de leurs frustrations est une stratégie qui vient naturellement à des régimes, qu'ils se sentent, ou non, vulnérables. Erdogan, Xi Jinping et Poutine, en ayant recours à cette stratégie plus que classique, disposent d'une carte qui s'avère particulièrement efficace : la mobilisation contre l'Occident. Les empires plus ou moins "renaissants" d'aujourd'hui en appellent à l'histoire : "Les jours où le monde occidental nous humiliait sont derrière nous", disent-ils tous, sinon d'une même voix, tout du moins de manière concordante. Et ce, qu'ils s'agissent des "loups combattants" chinois, des néo-ottomans turcs ou des néoslavophiles russes.
La désoccidentalisation du monde est un processus inéluctable et bien réel. On ne pourra plus parler, comme on le faisait hier encore, de l'Occident et du reste du monde. Mais les choses ne sont pas pour autant si simples. En fait, tout se passe comme si les régimes autoritaires non occidentaux et les démocraties occidentales, lisaient le monde à travers des lunettes différentes : les premiers privilégient l'identité culturelle, les secondes mettent l'accent sur l'identité politique, c'est-à-dire la nature démocratique ou non des régimes. Il n'est pas sûr que, à long terme, les secondes aient tort.
Avec l'aimable autorisation des Echos (mise en ligne le 17/04/2021).
Copyright : TOBIAS SCHWARZ / AFP
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