Le BJP est ici sanctionné par deux catégories de ruraux que sa politique a pénalisé : pour rendre bon marché les denrées alimentaires que consomment les citadins, la base électorale de prédilection du BJP, le gouvernement a acheté à vil prix la production des fermiers ; et pour contenir le déficit budgétaire, il a réduit les subventions dont bénéficiaient les paysans sans terre travaillant comme ouvriers agricoles (et qui sont encore plus nombreux que les fermiers). Ces mesures étaient d’autant plus mal venues, dans un pays où les ruraux représentent 60 % de la population, que le pays venait de connaître deux années de sécheresse et que l’irrigation devient un problème chronique partout en Inde.
Quel impact peuvent avoir ces résultats, à seulement quatre mois des élections législatives ?
Ces résultats replacent le Congrès, et son jeune leader, Rahul Gandhi, au centre du jeu politique. Désormais, les partis régionaux qui représentent 50 % des électeurs et qui tendent à s’allier au BJP et au Congrès au gré de leurs performances électorales, peuvent voir dans le Congrès le chef de file d’une coalition susceptible de l’emporter au printemps prochain. Certaines formations régionales ont immédiatement apporté leur soutien au Congrès, d’autres tournent casaque et quittent la National Democratic Alliance dirigée par le BJP pour rejoindre l’United Progressive Alliance dominée par le Congrès.
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