Mais Trump a apporté à cette redéfinition du parti un surplus illibéral, et, c’est désormais clair, anti-démocratique - puisque ses partisans refusent la règle de base de la démocratie, le transfert pacifique du pouvoir après des élections démocratiques. Mais les Républicains et la droite américaine font tout pour éviter ce débat, au nom de "l’unité nationale", et préfèrent débattre du pouvoir de Twitter, à quelques exceptions près comme le représentant Adam Kinzinger à la Chambre, la sénatrice Lisa Murkowski, ou le sénateur Patrick Toomey.
Les suites judiciaires et politiques - et économiques, puisque de nombreuses entreprises semblent remettre en question leurs liens avec Trump et leurs contributions aux campagnes des élus ayant voté contre la certification - seront cruciales pour l’avenir politique de Donald Trump lui-même. Au-delà, le 6 janvier pourrait provoquer au moins quelques départs du parti. La question sous-jacente est celle qui se pose depuis que le Parti républicain a scellé en 2016 son pacte trumpien en se donnant le milliardaire comme candidat : quelle est la part de " culte" ? Autrement dit : ses électeurs, plus précisément le surplus électoral qu’il a mobilisé, sont-ils attirés avant tout par le personnage, par les politiques qu’il a embrassées, par son attitude anti-système ? Les premiers sondages montrent des électeurs républicains fidèles à Donald Trump plus qu’au parti.
La victoire de Joe Biden, puis des deux sénateurs démocrates en Géorgie, illustre à la fois l’évolution démographique de l’État et la capacité de mobilisation des démocrates, mais aussi une désaffection de certains électeurs et en particulier électrices autrefois républicains. Il est encore trop tôt pour mesurer toute l’ampleur des conséquences politiques, mais c’est bien le positionnement des Républicains qui importe aujourd’hui et qu’il faut scruter pour la suite, car cela affectera les rapports de force politiques au Congrès, que l’on aille vers une scission, ou simplement quelques départs.
Avec l’élection de deux sénateurs démocrates en Géorgie, les Démocrates ont une courte majorité au Sénat. Cela permettra-t-il suffisamment de stabilité pour gouverner le pays, malgré les blocages que peuvent causer les Républicains et les dissensions qui existent au sein du camp démocrate sur certains sujets ?
La victoire des Démocrates aux deux sénatoriales de Géorgie le 5 janvier a été complètement éclipsée par les événements du lendemain, mais elle est évidemment décisive : les Démocrates maîtrisent à nouveau tous les leviers exécutifs et législatifs du pouvoir ; les Républicains tiennent solidement la Cour Suprême, dont on peut attendre une politisation accrue.
La majorité au Sénat est évidemment cruciale. Grâce aux deux victoires en Géorgie, les Démocrates ont la maîtrise de l’agenda du Sénat, des nominations, en particulier de la future administration Biden, et surtout des votes budgétaires et fiscaux, qui peuvent se faire à la majorité simple. Or, c’est bien par le budget que l’équipe Biden a prévu de dérouler son programme ambitieux de réformes économiques et structurelles, même si elle n’hésitera pas non plus à utiliser la voie réglementaire.
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