On serait presque tenté de dire, de manière provocatrice, que seul le Parti démocrate, par ses divisions et ses hésitations, peut reconduire Donald Trump à la Maison-Blanche. L'actuel président des Etats-Unis est rusé et habile, brillant même à sa manière. Mais si les Afro-Américains, les Hispaniques, les femmes et les jeunes se mobilisent en 2020, comme ils l'ont fait aux élections de mi-mandat en 2018, la tâche s'avérera difficile - sinon insurmontable - pour le président en place. Comme Jimmy Carter en 1980, ou George Bush en 1992 - deux personnalités radicalement différentes de la sienne -, Donald Trump connaîtra l'humiliation de la défaite. En tout cas, rien n'est joué.
Les leçons de Macron en 2017…
Dans cette période complexe, sinon confuse, les analystes de la politique intérieure américaine feraient bien, une fois n'est pas coutume, de traverser l'Atlantique et de tirer des enseignements de la vie politique française récente. Les démocrates l'ont déjà fait, en se demandant si l'élection surprise d'Emmanuel Macron pouvait constituer pour eux une source d'inspiration. Y aurait-il un "Macron à l'américaine" ? Autrement dit, comment gagner "au centre", comment privilégier la raison, quand les passions montent de droite comme de gauche ? Ce regard porté sur la France serait un juste retour des choses si l'on considère que le mouvement En marche s'est initialement inspiré lui-même de la réussite de la candidature de Barack Obama aux élections présidentielles de 2008.
…et de Sarkozy en 2012
Les républicains, de leur côté, devraient se demander si l'Amérique de 2020 ne risque pas de ressembler à la France de 2012. Avec, dans les deux cas, un président en place rejeté par une majorité de ses compatriotes, qui veulent plus sa défaite qu'ils n'attendent avec enthousiasme la victoire de son principal opposant.
Ajouter un commentaire