Dans cet esprit : "Le multilatéralisme n'est pas seulement un acte de foi, c'est une nécessité opérationnelle".
À côté de la mise en garde à l’égard du "tout sino-américain", la nécessité de redéfinir les termes de la mondialisation et les modalités du multilatéralisme apparaît ainsi comme l’autre message central du discours présidentiel.
Lorsqu’il s’efforce de traduire en axes d’action cette vision sur la marche du monde, le propos du Président se fait plus classique. On en revient à un rappel des positions de la France sur les grands dossiers internationaux. Le Président distingue cinq points dans son programme pour la communauté internationale.
- Premièrement, "la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive". Elle implique que l’Iran ne puisse pas "se doter de l’arme nucléaire", et d’engager "une négociation avec la Corée du Nord". Le terrorisme continue de "menacer au premier chef notre sécurité collective : c'est pourquoi la France sera toujours fortement engagée au Levant et en appui à la souveraineté irakienne, et se tient aux côtés de ses partenaires sahéliens."
- Deuxièmement, le chef de l’État français prône "la construction exigeante de la paix et de la stabilité dans le respect de l'égale souveraineté des peuples". C’est le cas au Liban, "où les aspirations du peuple libanais souverain doivent être entendues" ; c’est le cas en Syrie, où doivent se tenir des "élections libres" ; en Libye où il faut "obtenir un cessez-le-feu durable, puis enclencher une dynamique qui permette une résolution politique du conflit sous l'égide des Nations Unies." ; en Méditerranée orientale où il doit y avoir "une Pax Mediterranea, mais pas au prix de l'intimidation", ou encore s’agissant de la Biélorussie, où "un dialogue politique national doit être mis en place et toute intervention extérieure doit être évitée."
- Emmanuel Macron mentionne ensuite la protection des biens communs. Le premier "bien commun mondial" est la santé publique, pour laquelle s’est lancé ACT-A (Access to Covid-19 Tools Accelerator, une initiative internationale pour la production et distribution de tests et vaccins du Covid-19). En second lieu, l’environnement est "au cœur de nos agendas collectifs" et doit être une priorité de "plans de relance massifs" et mener à des politiques nationales zéro carbone. Enfin, il nomme la cybersécurité, qui doit être une problématique internationale, avec des actions comme le "Partenariat mondial sur l'intelligence artificielle", et l’éducation.
- Quatrièmement, le Président parle de "la construction d'une nouvelle ère de la mondialisation", dans laquelle les États doivent éviter un repli nationaliste et protectionniste, mais aussi la dépendance aux grandes puissances et la lutte contre les inégalités. À nouveau, les oreilles de la Chine et des États-Unis doivent tinter.
- Enfin, il aborde la question du "respect du droit international humanitaire et des droits fondamentaux de chacun", avec la "solidarité dans le domaine migratoire" et les droits des femmes.
Tout au long de son propos, le Président dénonce les décisions unilatérales américaines, chinoises, ou encore turques et russes, ne ménageant pas ses critiques directes à l’encontre des puissances concernées. S’agissant de l’accord nucléaire iranien, il précise : "Nous ne transigerons pas pour autant sur l'activation d'un mécanisme que les États-Unis, de leur propre chef, en sortant de l’accord, ne sont pas en situation d’activer."
Ajouter un commentaire