Même dans ce cas, le retour à la normale prendra du temps, car une partie de la demande finale est perdue, dans les services en particulier (hotels, cafés, restaurants, transports…). Comme la stratégie gouvernementale est de garantir la survie des entreprises et donc de l’emploi, le revenu des ménages sera relativement épargné, alors que leur capacité de consommation sera réduite, augmentant d’autant leur taux d’épargne.
L’image en miroir du plan anti-faillites et de la garantie implicite de l’emploi au cours de la crise sera une forte hausse du déficit budgétaire. Le simple effet des stabilisateurs automatiques - essentiellement les moindres rentrées fiscales, de TVA en particulier - devrait gonfler le déficit budgétaire de 3 points de PIB. Viendront s’y ajouter les dépenses discrétionnaires nouvellement décidées : si l’enveloppe est de 45 Mds d’euros comme le Premier ministre l’a indiqué, le déficit s’accroitrait encore de 1,9 % du PIB. Partant d’une prévision de déficit de 2,2 % du PIB, on voit que le déficit des administrations publiques françaises pourrait atteindre ou dépasser 7 % du PIB, comme ce fut le cas en 2009 ou en 1993.
Notons que les pays qui, comme la Corée du Sud, ont mis en œuvre des stratégies plutôt fondées sur des tests ciblés mais systématiques et massifs, sans recourir au confinement généralisé, seront moins touchés.
Les réactions des banques centrales, de la BCE en particulier, sont-elles à la hauteur ?
Comme tous les décideurs, les banquiers centraux n’ont pas immédiatement saisi l’ampleur de la pandémie et le choc massif des politiques de confinement. Dans un premier temps, la Fed a réagi à la baisse des marchés financiers et aux signaux de tension sur la liquidité (écart entre prix d’offre et de demande même pour les actifs les plus sûrs et liquides) en baissant ses taux et en achetant des obligations fédérales.
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