En Estonie, mais aussi en Australie et au Québec par exemple, pour sortir de l‘Europe, l’utilisation du numérique lors de l’apprentissage est plus courant. Les élèves, quel que soit leur niveau, sont habitués à utiliser ces outils. En Australie, l’école à distance était déjà une réalité dans certaines zones défavorisées ou isolées bien avant la crise. Mais cela n’est pas l’unique problème. En France, les programmes éducatifs sont centrés sur les disciplines et la théorie. Utiliser les outils numériques pour enseigner, travailler sur des projets regroupant plusieurs matières ne fait pas du tout partie de la culture du pays. La priorité est donnée à la maîtrise des savoirs fondamentaux, certes importante mais insuffisante pour faire face aux enjeux du monde de demain. D’ailleurs, de nombreux pays, le Canada, la Finlande ou la Slovénie, pour n’en citer que quelques-uns, accordent déjà depuis assez longtemps une place plus importante à l’acquisition de soft skills et à la transversalité des apprentissages. Ces pays-là sont mieux préparés à être flexible, à fonctionner en équipe et à s’adapter aux nouvelles façons de travailler. En France, cela a été plus difficile au début.
Pour autant, la crise a eu un aspect bénéfique en permettant des progrès, que cela soit dans le développement d’outils numériques ou dans l’appropriation de ceux-ci par les enseignants. Ainsi, le partage de bonnes pratiques qui n’était pas courant auparavant a été développé et il est essentiel de le sauvegarder à l’avenir. Encore une fois, cela met en exergue le caractère inégalitaire de l’école, non seulement pour les élèves mais aussi pour les enseignants. Même à l’intérieur d’un établissement, des écarts colossaux existent dans la préparation des enseignants. Cette difficulté d’appréhension des outils numériques par les enseignants couplée au manque d’aide proposée à certains élèves ont causé le creusement des inégalités. La crise a ainsi davantage été amplificateur plutôt que créateur d’inégalités.
Quelles sont, selon vous, les leçons à tirer de cette crise sans précédent dans le domaine de l’éducation afin d’y apporter des améliorations ?
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