Ce courant traverse quasiment tous les partis, l’AfD se singularise toutefois par un soutien ouvert aux positions de Moscou, où Alice Weidel et Tino Chrupalla, ses têtes de liste, séjournent régulièrement. Le débat sur le gazoduc Nord Stream 2 illustre la complexité de la relation germano-russe.
Tout en manifestant sa fermeté à l’égard de sa dérive autoritaire, Merkel est attentive à maintenir le dialogue avec le Kremlin, d’où la proposition, avortée, faite conjointement avec le Président de la République de convoquer un sommet UE/Russie. Les programmes des principales formations en lice ne laissent pas escompter un changement radical d’attitude de Berlin, chaque parti devant toutefois gérer ses contradictions. La base des Verts, les plus préoccupés de la menace russe, reste empreinte de pacifisme, au sein de la CDU/CSU coexistent des personnalités très critiques (Norbert Röttgen) et des dirigeants régionaux comme Michael Kretschmer, ministre-président de Saxe, reçu récemment par Poutine, qu’il a invité à Dresde (où l’ancien officier du KGB a été en poste). Quant aux Sociaux-démocrates, ils entendent renouer avec l’Ostpolitik, dont la philosophie ("changement par le commerce et par le rapprochement"), a montré ses limites dans le cas de la Russie comme de la Chine.
La violation par la Russie de "l'ordre de paix européen" est largement condamnée
"Le défi lancé à nos valeurs par la Russie" est critiqué par la CDU/CSU, tandis que Les Verts fustigent les "aspirations autoritaires à l'hégémonie de pays comme la Chine et la Russie, qui suppriment systématiquement les droits de l'homme et des citoyens, cherchent non seulement à placer les États dans une dépendance économique et politique, mais veulent diviser l'UE". "La concurrence systémique globale avec les États autoritaires et les dictatures est une réalité", soulignent les écologistes dans leur programme, qui plaide pour une "offensive démocratique et un renforcement de la coopération internationale entre les démocraties", car "toute forme de cavalier seul serait condamnée à l'échec". "Nous voulons renforcer l'État de droit, l'intégration régionale, la société civile et les droits de l'homme en améliorant et en développant la coordination interne", indiquent encore Les Verts.
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