Dans la seconde moitié du mois de mars, Singapour connaît une seconde vague de contagion ; 80 % des cas confirmés sont alors importés. En conséquence, à partir du 22 mars, la Stay-Home-Notice de 14 jours est étendue à tous les résidents permanents et aux détenteurs de titres de long séjour, quelle que soit leur provenance. Les passagers en séjour court se voient interdire l'entrée ou le transit. Le ministère de la Santé décrit cette mesure comme venant "garantir la conservation des ressources et l'orientation de l'attention médicale sur les Singapouriens".
Grâce à une réaction rapide, des contrôles aux frontières stricts, des tests à l'arrivée et des mises en quarantaine, ainsi qu’une recherche active des interactions sociales récentes des individus à risque, Singapour est jusqu'à présent parvenue à éviter le confinement général. En réponse à une nouvelle vague de cas, Singapour a mis en place un confinement partiel d’une durée d’un mois, considéré comme une mesure "court-circuit". La majorité des entreprises et des lieux de travail, à l’exception des services jugés essentiels, sont aujourd’hui fermés - nombre d’entreprises ayant aujourd’hui recours au télétravail. Les écoles se sont tournées vers des dispositifs d’enseignement à domicile. Les cas recensés pendant la première vague de contamination montraient une majorité d’individus jeunes, prouvant que les personnes âgées s’étaient suffisamment isolées ou étaient protégées par leurs proches. Néanmoins, à partir du 19 avril, une nouvelle recrudescence de cas a révélé l’existence de foyers situés dans des dortoirs accueillant des travailleurs intérimaires. Au total, à date, ce sont 21 lieux d’hébergement pour travailleurs étrangers qui ont été déclarés "zones d’isolement" par le gouvernement. En réaction, le 21 avril, le Premier ministre a annoncé une prolongation des mesures "court circuit" de quatre semaines, jusqu’au 1er juin. À travers un plan d’urgence, le 18 février, le gouvernement a annoncé un plan de relance d’un montant de 2,6 milliards de dollars US en soutien à l’inévitable ralentissement économique, avec un second plan annoncé le 26 mars, pour un total de 11,8 milliards de dollars US. Le 6 avril enfin, le gouvernement annonce un troisième plan de relance, doté de 3,6 milliards de dollars US en réponse à la persistance de l’épidémie.
Mathieu Duchâtel, François Godement, Vasudha Rajkumar et Viviana Zhu - Programme Asie de l’Institut Montaigne
Copyright : Catherine LAI / AFP
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