La promotion de la santé vise à améliorer la participation des usagers dans une santé collective, à renforcer leur empowerment. Comme disait le Président Obama : "Yes, we can!"
L'empowerment est une notion très forte en santé mentale, qu'est-ce que c'est et comment cette notion peut-elle être mise au service des jeunes souffrant de maladies psychiatriques ?
L’empowerment est un mouvement de fond, qui prend de l’ampleur en France depuis quelques années. Il transforme profondément l’approche des soins en psychiatrie et questionne plus largement la place que nos sociétés réservent aux personnes qui vivent avec un trouble psychique...
Les troubles ne sont plus appréhendés sous le seul angle du déficit ou du handicap acquis qu’il s’agirait de contenir et de maîtriser, mais sous l’angle des ressources et des compétences préservées chez chacun. L’empowerment vise, comme son nom l’indique, à redonner du pouvoir d’action aux personnes. Il récuse toute fatalité. Pour la personne vivant avec une maladie, c’est un processus d’autonomisation par lequel elle participe aux décisions la concernant, reprend pied dans sa vie, refait des projets de vie.
Du point de vue des soins, cela passe par une transformation des postures médicales : l’usager n’est plus un objet de soins mais un partenaire de ces mêmes soins. Ce qui est vrai pour les troubles psychiques fréquents d’intensité légère à modérée l’est aussi pour les troubles les plus sévères et les plus chroniques. De multiples stratégies thérapeutiques ou d’accompagnement social et médico-social existent pour aider l’usager à redevenir acteur de sa propre vie : arsenal assez riche d’actions allant de l’éducation thérapeutique en passant par le soutien au logement, à l’emploi, à la vie sociale, qui sont des des déterminants essentiels du bien vivre....
Ainsi, et j’insiste là-dessus, l’empowerment est un mouvement qui appelle aussi une transformation de nos sociétés : chacun doit faire sa part du boulot. Il ne s’agit pas seulement d’aider l’individu malade à se réhabiliter ou à trouver les ressources pour s’intégrer, mais également d’amener la société à faire une place à la diversité des compétences et des ressources de chacun.
Selon moi, l’éducation à la santé et à la santé mentale, à tout âge, est un levier puissant de cette transformation. Si les enfants, dès leur plus jeune âge, étaient sensibilisés aux enjeux de la santé, de la bonne santé comme de la mauvaise, cela changerait considérablement la donne pour les adolescents confrontés à des difficultés psychiques… À la stigmatisation, à la honte et la peur feraient place la demande d’aide et le recours aux soins, mais aussi le soutien et l’entraide dans une société plus inclusive. Autant d’enjeux du bien-vivre ensemble.
Copyright : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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