On assiste actuellement à un changement de paradigme. La culture pop, à travers films, séries ou prises de paroles de célébrités donne aujourd’hui une visibilité inédite à la santé mentale. Des fictions, comme le film Happiness Therapy (2012) ou la série Netflix 13 Reasons Why (2017) s’appuie sur un travail de recherche conséquent qui témoigne d’une volonté de s’éloigner des clichés stigmatisant. Elles symbolisent cette nouvelle manière d’aborder les troubles psychiques. Par ailleurs, les célébrités Selena Gomez, Mariah Carey ou Kanye West ont évoqué à la première personne la maladie psychiatrique dont ils sont atteints - et pour laquelle ils se soignent. Cet effet de role model, venant de personnalités publiques adulées pour leur succès, a un effet salvateur sur les représentations négatives de la santé mentale.Ces messages permettent, d’apporter une vision de la maladie psychique plus juste, et positive, notamment auprès des millenials. Pour cela, avec le cycle de conférence Culture Pop et Psychiatrie, réalisé en partenariat avec les cinémas Mk2, et le livre Pop & Psy (Plon) j’utilise des références de la culture pop afin de décoder de manière ludique, en restant rigoureux, ma discipline, la psychiatrie.
En quoi cette stigmatisation a-t-elle des effets néfastes sur le diagnostic puis la prise en charge et le rétablissement des patients ?
La stigmatisation peut en effet retarder toutes les étapes de l’accès aux soins. Le manque de connaissances envers les maladies psychiques empêchent leur repérage précoce, la compréhension et l’aide à apporter. Ceci est vrai chez la personne concernée et parmi son entourage, privé comme professionnel. Ensuite, par capillarité, le stigma s’étend à la prise en charge. Aller voir un professionnel de santé, comme un psychiatre, est encore trop souvent envisagé comme un échec. Un traitement antidépresseur a peu de chance d’être accepté, si on considère que la dépression n’est pas une maladie mais un manque de volonté.
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