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19/02/2019

Baromètre des Territoires 2019 / Hauts-de-France

Un capital humain au défi de l’économie

Baromètre des Territoires 2019 / Hauts-de-France
 Institut Montaigne
Institut Montaigne

Parmi les 10.010 personnes qui ont répondu à l’enquête du Baromètre des Territoires, 800 vivent dans les Hauts-de-France. Ces 800 personnes constituent un échantillon représentatif de la population de la région Hauts-de-France constitué à partir de quotas sur les variables de genre, d’âge, de catégorie socio-professionnelle et de taille d’agglomération.

Note de lecture : le chiffre entre parenthèse indique le décalage de la région par rapport à la moyenne nationale. Par exemple 56% (-3) considèrent vivre dans un endroit qui va bien signifie que 56% des habitants de la région Hauts-de-France considèrent vivre dans un endroit qui va bien et que ce chiffre est inférieur de 3 points par rapport à la moyenne nationale qui est de 59%.

Des habitants heureux mais divisés sur l’état de leur territoire

  • 72% (-1 par rapport à la moyenne nationale) se disent heureux, et 65% (-2) sont satisfaits de l’équilibre de leur temps de vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle.
     
  • Ils sont moins nombreux que dans la plupart des régions à considérer qu’ils vivent dans un endroit qui va bien : 56% (-3).
     
  • Si le climat (44%, +17) est le premier défaut mentionné par les habitants des Hauts-de-France, c’est la fragilité du dynamisme économique du territoire qui dégrade l’opinion et produit cette morosité :  commerces (34%, +2) et économie (34%, +1).

    Les Nordistes font le récit de commerces qui ferment sans trouver repreneur (52%, +8), et expriment le sentiment qu’il est de plus en plus difficile de trouver un emploi là où ils vivent (61%, +7). 
     
  • Si 56% estiment qu’il fait bon vivre dans leur commune, leur quartier, c’est le score le plus bas, toute région confondue (-10). Et seuls 34% (-7, dernière région parmi les 12) souhaiteraient que leurs enfants y grandissent.

Les habitants : première qualité des Hauts-de-France

  • Les Hauts-de-France abritent pourtant une qualité inégalée par les autres régions : ses habitants (43%, +14, première qualité citée). 35% des Nordistes (+2) estiment qu’il y a de l’entraide et de la fraternité là où ils vivent.
     
  • Paysages (41%, -9) et équipements publics (33%, +3) distinguent également les Hauts-de-France. 

Comme partout en France, le pouvoir d’achat sous pression

  • 48% (=) bouclent leurs fins de mois avec difficulté. 35% (-2) ont été à découvert tous les mois ou à plusieurs reprises en 2018.
     
  • 48% (-2) ont renoncé au cours des derniers mois à des soins de santé par manque de moyens financiers. Lors de leurs courses alimentaires, 53% (-5) font attention aux prix mais sans trop se restreindre alors que 38% (+6) cherchent presque systématiquement les prix les plus bas. S’agissant des vêtements, chaussures et de l’équipement de la maison, ils sont respectivement 52% (+2) et 50% (=) à chercher presque systématiquement les prix les plus bas.

Sentiment d’injustice sociale et pessimisme en l’avenir   

  • 78% (=) des habitants des Hauts-de-France jugent que l’on vit dans une société injuste.
     
  • 52% des habitants des Hauts-de-France trouvent qu’il est utile de payer des impôts et des taxes (-4, dernière région), 38% (+4) qu’il n’est pas utile d’en payer et 10% (=) ne se prononcent pas sur cette question.
     
  • 63% (-2) estiment contribuer plus au système fiscal et social qu’ils n’en bénéficient.
     
  • Les habitants des Hauts-de-France seraient prêts à payer plus d’impôts en priorité pour réduire la pauvreté (39%, +3), pour avoir un meilleur système de santé (28%, -3) et pour avoir une meilleure éducation (23%, +2).
     
  • Les sujets qui indignent le plus les habitants des Hauts-de-France sont les écarts entre les hauts et les bas salaires (39%, +2), les inégalités sociales (31%, +2) et les incivilités (27%, =).
     
  • Ils se distinguent par un pessimisme plus élevé en l’avenir de leur région 51% (+7), mais aussi dans une moindre mesure en leur avenir personnel (47%, +4), et en l’avenir de l’endroit où ils habitent (42%, +3).
     
  • Leur niveau de pessimisme en l’avenir de la société française est aussi élevé que pour le reste de la France : 69% (-1). 
     
  • Les Nordistes expriment un profond sentiment de déclassement et projettent pour leurs enfants le même déclin : 49% (-3) considèrent que leurs parents vivaient mieux quand ils avaient leur âge, et 42% (-3) que leurs enfants vivront moins bien qu’eux.
     
  • Pour autant, les difficultés économiques et sociales n’altèrent pas plus qu’ailleurs la confiance dans les Institutions. On y fait même légèrement plus confiance en son maire 43 (+2), en son Président de Département 20 (+3), en son député 18 (+2) et significativement en son Président de région 26 (+8)

La région et ses mobilités 

  • Troisième région la plus peuplée de France, les Hauts-de-France sont la région la plus jeune de France métropolitaine. Elle bénéficie d’un réseau d’infrastructures et de transports important, et d’une forte attractivité touristique.

    Mais les dynamiques économiques et démographiques de la région sont contrastées entre d’un côté le rayonnement de la métropole lilloise qui bénéficie d’une démographie en hausse et concentre l’emploi, et d’un autre côté l’ancien bassin minier qui cumule difficultés économiques et démographiques. 
     
  • Au regard de la typologie des quatre grands types de trajectoires sociales et territoriales mis en lumière par le Baromètre des Territoires, les Hauts-de-France présente une singularité : la surreprésentation des "Français sur le fil" (36%, +4). Ils vivent une forte tension entre leur aspiration à la mobilité sociale et territoriale et une difficulté à s’affranchir de leur situation socio-économique et des inégalités territoriales.
     
  • Les trois autres groupes sont légèrement sous-représentées : 
    • Les Hauts-de-France comptent 23% (-2) d’ "Assignés". Ils subissent de plein fouet les inégalités sociales et territoriales. Ils sont bloqués géographiquement et socialement. Ils dessinent leur avenir et celui de leurs enfants avec pessimisme.
    • Les "Enracinés" sont 21% (-1). Heureux de vivre là où ils ont choisi de vivre, leur bulle personnelle est un bouclier qui les protège de la violence sociale, sans pour autant la masquer. 
    • Les "Affranchis" sont 20% (-1). Ils ont peu d’attache territoriale, ils réalisent leur projet de vie sans entrave, ou ont les moyens socioculturels de surmonter les obstacles, de s’emparer des opportunités et de tirer parti des évolutions de notre société, telles que la numérisation de nos vies personnelle, sociale et professionnelle, l’Union Européenne ou la mondialisation.
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