La 5G devrait ainsi aussi pouvoir couvrir les besoins d’un opérateur ferroviaire à l’échelle d’un pays, comme ceux d’un site industriel de taille réduite.La flexibilité des réseaux 5G est en théorie suffisamment importante pour répondre à une très grande variété de cas d’usages.Pour faire cela, la 5G amène de nombreuses innovations techniques, comme des antennes dynamiques et directionnelles (MIMO pour Multiple-Input Multiple-Output), une utilisation du spectre hertzien très novatrice, des équipements physiques d’une génération nouvelle, ainsi qu’une architecture reposant sur des Software Defined Networks permettant de créer des réseaux virtuels (Wide Area Networks) à l’échelle du réseau télécom. Ces réseaux virtuels intégreront une partie des dispositifs de sécurité, ainsi qu’une priorisation du flux en fonction des besoins. La rupture technologique va se faire progressivement dans la mesure où il existe de nombreuses versions de la 5G et que les versions les plus avancées ne seront pas intégrées dans le réseau avant des années.
Que faut-il comprendre des craintes que suscite la 5G, tant sur le plan environnemental qu’écologique (consommation d’énergie, rayonnement, etc.) ?
Je compte trois objections principales. Premièrement, on reproche à la 5G d’obliger le remplacement des terminaux. Cependant, il faut bien comprendre que le taux de remplacement moyen des terminaux est, en France, de l'ordre de 31 mois. Dans la mesure où les terminaux qui sont commercialisés par les opérateurs sont déjà prêts pour la 5G, il est probable que le choc de remplacement à venir soit très limité. De surcroît, personne n’est obligé de passer à la 5G. 2G, 3G et 4G continueront à fonctionner. L’argument me semble donc assez spécieux.
Deuxièmement, on reproche à la 5G d’entraîner une plus grande consommation d’énergie. Il est très difficile de répondre de façon certaine à cet argument. Ce qui est certain, c’est que l’efficacité rapportée à la donnée transportée croît de façon exponentielle. Pour ce qui est des travaux de recherche à cet égard, on trouve des hypothèses en faveur de l’accroissement de la consommation et d’autres évoquant une baisse. En réalité, cela est largement dépendant du régulateur. Lors d’un échange récent avec l’Arcep, j’ai compris que si l’on voulait vraiment réduire la consommation, on aurait plutôt intérêt à supprimer la 2G (voire la 3G), reposant sur une technologie obsolète. Il faudrait pour cela remplacer gracieusement les terminaux restants qui n’utilisent que ce standard ; si c’est compliqué à organiser, ce n’est pas irréaliste. D’autres pistes existent, mais en réalité, rationaliser l’implémentation des réseaux est l’une des voies les plus prometteuses pour aboutir à une réduction pérenne de leur consommation.
Ajouter un commentaire