Institut Montaigne
Justice, Sécurité, Défense

Remettre en place une police de proximité

Emmanuel Macron

En marche !

Commentaire synthétique

Nous créerons une police de sécurité quotidienne. Au plus près des Français, elle développera une connaissance approfondie des lieux et des habitants qu’elle sera chargée de protéger et d’entendre .

Emmanuel Macron propose de rétablir le principe d’une police de proximité, mise en œuvre progressivement entre 1998 et 2002, avant d’être supprimée en 2003. Cette suppression avait alors été justifiée par l’inefficacité du dispositif pour prévenir les phénomènes de délinquance et par les difficultés rencontrées dans l’organisation et le fonctionnement de cette police.

Le concept de police de proximité va plus loin que celui d’ “ilotage”, qui désigne un système de surveillance policière consistant à diviser une ville ou un quartier en “îlots” contrôlés par des “îlotiers”. La police de proximité cherche ainsi à établir et à renforcer les liens entre la police et la population.

Chiffrage

Coût 1,1 Md€ par an après montée en charge + coûts d’équipement

Par le candidat

Par l’Institut Montaigne

1,1 Md€ par an après montée en charge + coûts d’équipement

Les hypothèses retenues pour le chiffrage se fondent sur les grandes caractéristiques des moyens alloués à la police de proximité en France entre 1998 et 2003. La proposition ne détaillant pas le contenu exact de la police de proximité envisagée, son coût pourrait varier en fonction des paramètres annoncés par le candidat.

Chiffrage détaillé de la proposition

La proposition ne détaille pas les caractéristiques envisagées de la police de proximité, que ce soit en matière de missions ou d’effectifs à mobiliser.

Pour les besoins du chiffrage, sont retenues les hypothèses qui avaient prévalu lors de la mise en place de la police de proximité entre 1998 et 2003 : une cible de 20 000 adjoints de sécurité (ADS) et un taux d’encadrement des ADS de 1 titulaire pour 3 ADS.

Une hypothèse de montée en puissance des recrutements est retenue :

Emplois créés cumulés

2017

2018

2019

2020

2021

Adjoints de sécurité

500

2 000

8 000

16 000

20 000

Encadrement et application

170

670

2 700

5 300

6 700

Total

670

2 670

10 700

21 300

26 700

Sur cette base, sont retenus les coûts salariaux moyens chargés y compris pensions constatés en 2017 : 32 600 € par an y compris pensions pour les ADS ; 63 260 € par an y compris pensions pour les corps d’encadrement.

À partir de ces hypothèses, le coût de la proposition peut ainsi être établi :

En M€

2017

2018

2019

2020

2021

Adjoints de sécurité

16,29

65,15

260,62

521,23

651,54

Encadrement et application

10,75

42,38

170,79

335,26

423,82

Total

27,04

107,54

431,41

856,50

1 075,36


À ces coûts salariaux pourraient être ajoutés des coûts d’équipement, non valorisés dans le présent chiffrage.

Difficultés pour le chiffrage, aléas et incertitudes

Un des aléas principaux tient aux effectifs à mobiliser et à la nature de ces derniers : une variation – positive ou négative – des effectifs d’ADS par rapport aux hypothèses retenues pour le présent chiffrage est de nature à accroître ou à réduire le coût de la proposition. Il en est de même de la structure des effectifs : une augmentation du taux d’encadrement par un renforcement du nombre de gardiens de la paix dans le dispositif accroîtrait nettement le coût de la proposition.

Historique

La proposition a-t-elle déjà été appliquée en France ?

La proposition a déjà été appliquée en France entre 1998 et 2003, sous le gouvernement Jospin. Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Intérieur, s’est chargé de sa mise en place. En 2003, Nicolas Sarkozy – nouveau ministre de l’Intérieur – a supprimé cette police de proximité au sein de la police nationale.

Pour quels effets ?

Le bilan de la police de proximité, mise en œuvre entre 1998 et 2003 est très nuancé. Elle ne semble avoir eu aucun impact significatif sur la baisse de la délinquance, qui au contraire a progressé durant ces années. Elle a également pâti de plusieurs difficultés internes : le manque d’encadrement des adjoints de sécurité, le turn-over important des effectifs dans des territoires souvent peu attractifs, l’absence de clarté des missions, malgré la signature de contrats locaux de sécurité.

La proposition a-t-elle déjà été avancée en France ?

La proposition est régulièrement faite en France. Elle est présentée comme un besoin de retrouver une “police de contact”, à côté des missions traditionnelles d’intervention et d’investigation.

À l'étranger

La proposition a-t-elle été appliquée / proposée à l’étranger ?

Les principes du “community policing” ont émergé aux États-Unis dans les années 1970, avant de se diffuser d’abord dans les pays anglo-saxons, puis dans quelques pays d’Europe continentale.

Pour quels effets ?

La littérature relative à la police de proximité ne permet pas d’identifier aisément ses effets, si ce n’est en favorisant la qualité des relations entre la police et la population.

Mise en œuvre

Quel processus pour que la proposition soit appliquée ?

La mise en œuvre de la proposition imposerait d’abonder les crédits et le plafond d’emplois de la mission “Sécurités” rattachée au ministère de l’Intérieur. Des modifications législatives et réglementaires pourraient en outre être rendues nécessaires pour préciser le cadre d’emploi de la police de proximité et ses liens avec les polices municipales.

En outre, la mise en œuvre de la proposition imposerait de préciser les territoires qui bénéficieraient de la police de proximité.

Qui est concerné par une telle mesure ?

Les effectifs de la police nationale sont concernés par cette mesure.

Choisissez un candidat
Choisissez un thème
Comparer les propositions
d'Emmanuel Macron
sur le thème Justice, Sécurité, Défense avec
Consulter les propositions
d'Emmanuel Macron
sur le thème