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Nice

346 055 habitants
Maire sortant Christian Estrosi (LR)
Urbanisme et logement

Planter 272 000 arbres et atteindre un arbre par habitant

Nous poursuivrons et amplifierons le programme ambitieux en faveur de l’environnement que nous avons impulsé ces 12 dernières années. Dès 2008 je proposais de faire de Nice la ville verte de la Méditerranée – s’engager à planter un arbre par habitant.

Source : site de campagne de Christian Estrosi et compte Twitter  de la liste candidate 

Coût
ESTIMATION INSTITUT MONTAIGNE
445 M€
ESTIMATION DU CANDIDAT
13,5 M€
Détail
HYPOTHÈSE BASSE
221 M€
HYPOTHÈSE HAUTE
670 M€
Répartition du coût
100 % ville avec cofinancement aides régionales et européennes
Temporalité
Mandat (6 ans)

Que faut-il en retenir ?

Au cours du précédent mandat de Christian Estrosi, 67 158 arbres ont été plantés, soit 1 arbre pour 5 habitants. Dès lors, 272 000 arbres doivent encore être plantés pour parvenir à l’objectif d’un arbre planté pour un habitant.

Planter 272 000 arbres en six ans revient à planter autour de 130 arbres chaque jour des 6 ans du mandat.

Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un “plan de sécurité climatique” défendu par le maire sortant, qui permettra selon lui de “mieux faire face aux épisodes méditerranéens ; pour que Nice continue d’être la ville verte de la Méditerranée, nous devons continuer de prendre toute notre part pour nous adapter face aux enjeux climatiques. Nous ne sommes plus dans la transition climatique mais dans l’urgence. Ces préconisations et ces propositions vont dans ce sens”. Parmi les bénéfices attendus par le candidat figurent ainsi des effets sur la sécheresse, la canicule, les inondations. Cependant, compte tenu de la difficulté de chiffrer les effets sur l’érosion des sols ou les puits de chaleur, seront chiffrés uniquement les effets de réduction du CO2 (en tonnes de CO2, nettes après plantation). Seront également exclus de la mesure les effets indésirables sur l’environnement de l’entretien (arrosage, intrants, etc.), et de l’importation éventuelle des plants avant plantation. En effet, compte tenu du volume d’arbres à planter, il est probable que des plants devront être importés d’autres régions de France, voire de l’étranger.

Le coût de cet engagement serait donc compris entre 221 et 670 M€ par an, vraisemblablement partagés entre la Ville et le Conseil régional, selon que les arbres seront plantés en voirie ou dans des parcs.

Contactée, l’équipe de campagne estime le coût de cette mesure à 13,5 M€, répartis entre subventions au public et au privé pour la plantation de 136 000 arbres (10,2 M€ pour la ville) et reste à charge pour la collectivité des 136 000 arbres restants (3,3 M€). Cette estimation repose sur un effort important des habitants comme des entreprises, ainsi que sur des subventions importantes à l’échelle régionale et européenne.

La plantation de ces arbres supplémentaires permettrait de réduire les poussières issues des véhicules mais aussi de réguler les températures en période estivale. L’absorption du CO2 à l’issue du mandat et avec 272 000 arbres plantés oscillerait entre 5 500 et 13 650 tonnes de CO2 par an.

Détail du chiffrage

Contexte de la mesure

La mesure numéro 5 de l’axe 1 du programme de Christian Estrosi s’inscrit dans la suite de la phase 1 du mandat, qui a permis de planter 67 158 arbres. Le Plan “La Nature au cœur de Nice : 2019-2021” confirme l’intérêt croissant de la municipalité pour les enjeux environnementaux.

Cette mesure s’inscrit également dans la suite de l’annonce du Plan “1 million d’arbres plantés d’ici 2021” du 28 janvier 2020 par Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Celui-ci précise que la région financera 80 % de chaque arbre planté par les communes “en milieu urbain et périurbain”. Les communes doivent intégrer ce plan dans leur contrat régional d’équilibre territorial (CRET) et auront à charge l’entretien des arbres. 

Contactée, l’équipe de campagne a précisé qu’il s’agissait de répartir la plantation de la manière suivante:

  • 136 000 arbres subventionnés auprès aux personnes privées et aux entreprises ;

  • 136 000 arbres seront plantés par la ville et la Métropole.

Coût budgétaire 

L’achat d’un arbre d’une dizaine d’années par la ville représente un coût de 300 et 400 €, relativement faible au regard de celui de la plantation. 

Le chiffrage de cette mesure s’appuie sur l’expérience de la ville de Grenoble, qui évalue le coût de plantation d’un arbre de la manière suivante : 

  • entre 4 500 € et 7 000 € en voirie ;

  • 1 200 € dans un parc. 

Le coût de plantation comprend la réalisation d’une fosse, son remplissage, l’assise de finition (enrobé, béton ou terre) et les bordures posées. Ce chiffrage ne prend donc pas en compte le coût de l’entretien et le coût de la main d’œuvre nécessaires. 

L’équipe de campagne a précisé à l’Institut Montaigne que 160 000 arbres feraient l’objet d’un subventionnement à hauteur de 100 € pour les particuliers et de 50 € pour les entreprises. La municipalité s’inspire de l’exemple de la Ville de Sceaux dans le département des Hauts-de-Seine qui offre ainsi 200 € par habitant qui souhaite planter un arbre. Le calcul pour la partie subvention serait donc réparti de la manière suivante:

  • une aide de 100 € pour 68 000 arbres acquis par les particuliers et les copropriétés : 6 800 000 €

  • une aide de 50 € pour 68 000 arbres acquis par les entreprises : 3 400 000 €

Le coût pour la ville serait dans cette hypothèse de 10,2 M€ soit 1,7 M€ par an.

Concernant les arbres plantés par la ville, l’équipe de campagne a également indiqué son coût estimatif d’achat d’un arbre de 10/12cm de circonférence et de la plantation à 70 €) soit un coût de 16,3 M€. Ce coût est très éloigné du chiffrage de l’Institut Montaigne qui repose sur la plantation d’arbres anciens, seuls à même d’avoir un effet sur l’environnement. 

Dans ce cadre, trois évaluations peuvent être faites selon que les arbres sont plantés dans les parcs ou les voiries : 

  • Évaluation basse : 136 000 arbres plantés dans les parcs soit 136 000 x 350 + 136 000 x 1 200 = 210,8 M€ sur 6 ans, soit 35,1 M€ par an ;

  • Évaluation haute : 136 000 arbres plantés dans les voiries soit 136 000 x 350 + 136 000 x 4 500 = 659,6 M€, soit 110 M€ par an ;

  • Évaluation moyenne : 136 000 arbres plantés pour 50 % en voirie et 50 % dans les parcs = (68 000 x 350 + 68 000 x 4 500) + (68 000 x 350 + 68 000 x 1 200) = 435,2 M€ soit 72,5 M€ par an. 

Toutefois, des modes de plantation d’arbres dans les espaces urbains existent comme le principe de “semi-enterré” qui permet de respecter les réseaux souterrains et les caves, très denses en centre-ville. Le coût d’un tel choix n’est pas chiffrable car peu employé en France pour le moment par les collectivités locales, mais aurait indéniablement un effet à la baisse sur le coût de plantation d’un arbre en milieu urbain.  

À titre de comparaison, la ligne budgétaire “Plan de Proximité : Embellissement Paysager” était de 8,04 M€ dans le budget niçois en 2017.

L’équipe de campagne a également indiqué que concernant le financement, la plantation se fera à 80 % par les aides régionales et européennes, précisant que son chiffrage de 16,3 M€ serait ainsi réduit à 3,3 M€. 

Si l’Institut Montaigne reconnaît qu’un cofinancement sera possible, aucun engagement ferme ne permet de réduire avec certitude le chiffrage auquel il a procédé.

Effets sur l’environnement

La plantation des arbres permettrait à la ville de Nice de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et réduire les températures urbaines. L’impact environnemental de la plantation de 272 000 arbres peut être évalué en comptant une absorption de CO2 entre 20 à 50 kg par an selon le type d’arbre. À titre de comparaison, selon l’ADEME, sur un an :

  • la construction et l’utilisation d’un lave-vaisselle aura rejeté 48,3 kg de CO2 ;

  • un trajet quotidien domicile-travail en voiture de 2 kilomètres représente 221 kg de CO2.

Cette mesure aurait donc un impact, la première année, estimé entre 917 et 2 291 tonnes de CO2 absorbées par an si la municipalité échelonnait la plantation des arbres sur les six années du mandat (donc 45 835 arbres par an). À l’issue du mandat, cette absorption oscillerait entre 5 500 et 13 650 tonnes de CO2.

Nombre d’arbres

Année 1

Année 2

Année 3

Année 4

Année 5

Année 6

Nombre d’arbres

45 835

91 670

137 505

183 340

229 175‬

272 000

Estimations

20

50

20

50

20

50

20

50

20

50

20

50

Tonnes de CO² absorbées

917

2 291

1 834‬

4 582

2 751

6 873‬

3 668

9 164

4 585

11 460

5 500

13 750

En 2010, les activités humaines présentes sur le territoire de la métropole de Nice ont émis 3,352 MT équivalent CO2. À terme, en l’absence de mesure de maîtrise des émissions de gaz à effet de serre, cette mesure permettrait d’absorber 2 % des émissions de la métropole. 

En milieu urbain, les arbres permettent de réduire le phénomène d’îlots de chaleur, qui tend à s’accroître dans le contexte du changement climatique. Les arbres ont plusieurs effets sur la température : ils offrent un ombrage ; ils réfléchissent et absorbent les rayonnements solaires ; enfin, ils contribuent au rafraîchissement du climat urbain par évapotranspiration (évaporation par les feuilles de l’eau puisée par l’arbre par ses racines). L’arbre urbain contribue également à la purification de l’air, par l’absorption des polluants gazeux par les stomates situés sur ses feuilles (orifices qui permettent les échanges gazeux entre la plante et l’air ambiant). Les effets d’un arbre sur la température urbaine varient sensiblement selon la variété, notamment la densité de l’ombrage (plus élevée pour les platanes et les marronniers notamment).

Selon une étude réalisée dans une ville de République tchèque, les arbres d’un parc d’un hectare ont un pouvoir de rafraîchissement d’au moins 3 000 kW, qui équivaut à 1 000 appareils à air conditionné.

 

Sources